Le G7 Finances réuni à Washington après les turbulences financières de l’été

 
 
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Les ministres des Finances du G7 à Washington, le 13 avril 2007 (Photo : Mannie Garcia)

[19/10/2007 16:17:40] WASHINGTON (AFP) Les grands argentiers du G7 se retrouvent vendredi à Washington pour prendre le pouls d’une économie mondiale secouée par la crise financière, les cours record du brut et la chute du dollar qui donne des sueurs froides à nombre de pays européens.

La réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales devait débuter à 13H15 locales (17H15 GMT), sous les marbres et lambris de la “cash room” du Trésor qui sert de cadre aux principales réceptions.

Le G7 rassemble les sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).

La crise du crédit qui a fait trembler les marchés cet été, et continue de faire peser une menace sur la croissance, devrait se tailler la part du lion lors de cette réunion.

“Nous voyons de premiers signes de détente sur les marchés financiers internationaux, mais il est trop tôt pour baisser la garde”, a estimé vendredi Alex Weber, le président de la Bundesbank.

Le Fonds monétaire international vient d’ailleurs de réviser à 4,8% sa prévision de croissance mondiale pour 2008, contre 5,2% prévu précédemment, une baisse qui touche particulièrement les Etats-Unis qui ne devraient avoir que 1,9% de croissance l’an prochain du fait de la correction immobilière.

La réunion de vendredi devrait être l’occasion de tirer les enseignements de la crise de l’été et d’explorer des pistes pour qu’elle ne se reproduise pas.

Jeudi à Washington, le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a appelé “à une plus grande coordination internationale en matière de régulation des marchés financiers”.

Mais les Européens voudront aussi parler d’un sujet brûlant: l’appréciation inexorable de l’euro face au billet vert. A quelques heures du début de la réunion, l’euro a encore battu un record face au dollar, au-dessus du seuil de 1,43 dollar.

Les chefs d’entreprises européens ont à nouveau appelé jeudi les pays de la zone euro à réclamer une action sur les taux de change lors du G7. Mais il est peu probable que le communiqué final évoque clairement la faiblesse du dollar.

D’abord parce que les Européens ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes – la France et l’Italie sont beaucoup plus inquiètes que l’Allemagne par exemple – et ensuite parce que tout le monde n’est pas d’accord pour faire remonter le dollar.

“Tout le monde ne considère pas que l’euro est trop haut, mais tout le monde considère que d’autres monnaies sont trop faibles”, a déclaré à la presse le président français Nicolas Sarkozy vendredi lors du sommet européen de Lisbonne.

Les Etats-Unis gardent une politique ambiguë de “dollar fort” et le FMI vient d’affirmer que le billet vert était encore sur-évalué par rapport aux fondamentaux de l’économie américaine.

Aussi, si les déséquilibres mondiaux seront abordés, ils le seront sans doute d’une façon plus large, qui permette aussi d’inclure la sous-évaluation du yuan chinois qui tient tant à coeur des Américains.

Par ailleurs les grands argentiers pourront difficilement faire l’impasse sur les prix du pétrole, qui volent de record en record avec l’aggravation des tensions géopolitiques au Proche Orient. Le baril a franchi cette semaine le seuil des 90 dollars à New York.

Enfin le secrétaire au Trésor Henry Paulson compte présenter l’idée d’un fonds pour les technologies propres.

Le G7 se terminera par un dîner sur les fonds souverains (fonds d’investissements contrôlés par des Etats), en présence de représentants de pays ayant mis sur pied une telle structure: Chine, Corée du Sud, Koweït, Norvège, Russie, Arabie saoudite, Singapour et Emirats arabes unis.

 19/10/2007 16:17:40 – © 2007 AFP