[19/10/2007 06:07:04] PARIS (AFP) Epinglées par la répression des fraudes, attaquées par la commission Attali, les agences immobilières se défendent et font valoir qu’elles sont soumises à un strict encadrement légal, tout en reconnaissant l’existence de brebis galeuses. Avec environ 25.000 cartes professionnelles en France, les agences immobilières réalisent un peu moins de la moitié des quelque 700.000 transactions –pour un prix moyen de 150.000 euros– effectuées en 2006, les autres étant faites de particulier à particulier, une spécificité française. Tous les acteurs concernés, des agences indépendantes à celles regroupées en réseaux, se sont félicités de l’enquête que vient de publier la Direction de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dénonçant des “pratiques commerciales abusives” ou “illicites”. L’une des explications de ces dérives tient à l’explosion du nombre d’agences, liée au boom de l’immobilier, dont les prix ont doublé en 10 ans. Une période de vaches grasses et d’argent facilement gagné qui devrait d’ailleurs se terminer avec l’atterrissage des prix. Depuis cinq ans, plus d’un millier d’agences ont vu le jour chaque année, renforçant la concurrence et multipliant les abus, même si la plupart adhèrent à des organismes qui se chargent en principe de leur rappeler les règles de déontologie. “La profession d’agent immobilier étant régie par une loi qui date de plus de 30 ans”, cela laisse la place “à des interprétations quant à son application stricte et à des difficultés d’application qui pénalisent la transparence”, note Jean Lavaupot, directeur exécutif du réseau Era Immobilier. Mais faute de pouvoir faire partout la police eux-mêmes, les responsables du secteur lancent un appel au gouvernement pour donner plus de pouvoir à la DGCCRF, qui pourrait non seulement relever les délits mais aussi les faire condamner. Quant à la délicate question des honoraires, elle crée un malaise au sein même de la profession. Officiellement, ils sont librement établis entre le client et l’agence. En France, les frais d’agence tournent autour de 6% du montant de la transaction. La commission Attali sur la croissance plaide pour qu’elle soit abaissée, citant le chiffre de 3,2% pour la Suède et 1,5% au Royaume-Uni. “Les honoraires des agents immobiliers rémunèrent le conseil et la qualité du service rendu”, plaide Bernard Cadeau, président du réseau Orpi, “indispensables compte tenu des nombreuses contraintes réglementaires encadrant la transaction immobilière”. “Les honoraires, ça se négocie”, tempère Anne Chenu pour la Fnaim, “les gens le savent et d’ailleurs, ils négocient tous”. D’autres agences font le choix d’afficher des pourcentages nettement plus bas. Ainsi, le réseau d’agences “4% immobilier”, qui a pris pour slogan “frais d’agences réduits”, propose des honoraires dégressifs de 4 à 2%. Les 12 agences du réseau “l’Etude Immobilière” ont choisi de travailler au “forfait”, facturant 8.500 euros de commission, quel que soit le montant de la transaction. Des initiatives pas forcément bien vécues dans le monde des agences immobilières, qui dénoncent une concurrence “déloyale” et vont même jusqu’à tenter de bloquer leurs publicités. |
||
|