[19/10/2007 16:39:11] LONDRES (AFP) L’euro a amélioré vendredi son record face au dollar, au-dessus du seuil de 1,43 dollar, quelques heures avant une réunion à Washington des ministres des Finances du G7 qui, selon les cambistes, ne constituera pas un obstacle à la baisse du billet vert. La devise européenne a grimpé jusqu’au niveau jamais vu de 1,4319 dollar vers 05H50 GMT. L’euro a pris 14% sur un an contre le billet vert. Par rapport à sa parité initiale déterminée le 31 décembre 1998, de 1,1665 dollar, la hausse est de 22%. Vers 16H00 GMT, il cédait à quelques prises de bénéfices, et valait 1,4250 dollar. Le dollar est plombé par le ralentissement économique américain et la probabilité grandissante de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) baisser son taux d’intérêt directeur le 31 octobre. Elle l’avait déjà abaissé de 5,25 à 4,75% en septembre, pour secourir l’économie. Vers 17H15 GMT devaient débuter à Washington les discussions entre ministres des Finances et banquiers centraux du G7, les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni). Les taux de change figureront au menu des conversations. Mais en dépit de timides spéculations depuis le début de la semaine, il semble extrêmement peu probable que le communiqué final évoque la faiblesse du dollar d’une façon qui laisse penser aux opérateurs que le G7 en est mécontent. Le président français Nicolas Sarkozy a reconnu vendredi que les pays européens eux-mêmes n’étaient pas sur la même longueur d’onde sur la question de l’euro fort. De fait, l’Allemagne en a souvent relativisé l’impact, quand la France où l’Italie en déploraient les conséquences néfastes sur la compétitivité des exportations. Quant aux influents Etats-Unis, ils ne semblent pas s’inquiéter du recul de leur monnaie. Le Trésor américain est opposé par principe à l’interventionnisme sur le marché des changes: son credo reste que ce sont les marchés qui fixent les taux, lesquels reflètent donc par définition les fondamentaux économiques. Une intervention pour soutenir le dollar reviendrait d’ailleurs à faire le contraire de ce que prêche le G7 à l’égard de la Chine, régulièrement invitée à relâcher son contrôle sur le yuan, et à le laisser s’apprécier à un rythme reflétant la vigueur de l’économie chinoise. “Comment les Etats-Unis pourraient-ils à la fois s’inquiéter explicitement de la faiblesse du dollar, et réclamer de la Chine une plus grande flexibilité du yuan ?”, s’interroge Derek Halpenny, économiste à la Bank of Tokyo-MUFJ. Enfin, les Etats-Unis ne voient pas d’un mauvais oeil la baisse du dollar jusqu’à présent, dans la mesure où elle devrait contribuer à rééquilibrer progressivement leurs déficits, et en particulier leur balance commerciale. Un dollar faible limite en effet le pouvoir d’achat du consommateur américain pour les importations. Aussi, le G7 ne semble avoir ni les moyens, ni l’envie, de s’interposer face à cette baisse du billet vert. Les cambistes qui jouent le dollar à la baisse – c’est-à-dire la grande majorité à l’heure actuelle – ne manqueront pas d’interpréter son silence sur la question comme un feu vert pour continuer à liquider le dollar. “Nous pensons que le G7 ne modifiera pas substantiellement la teneur de son communiqué sur la question des changes, et que la Fed va baisser ses taux le 31 octobre. Si notre scenario se concrétise, le déclin du dollar devrait se poursuivre”, concluent les analystes de Barclays Capital. La livre était en légère hausse face au billet vert à 2,0470 dollars, tout comme face à l’euro, à 0,6963 livre pour un euro. Le franc suisse progressait face à l’euro à 1,6709 franc pour un euro, mais reculait face au dollar, à 1,1726 franc pour un dollar. Le yuan chinois a clôturé à 7,5080 yuans pour un dollar. Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 763 dollars vendredi au fixing du soir contre 764,15 dollars jeudi soir. |
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