Régimes spéciaux : deuxième journée de perturbations SNCF-RATP

 
 
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Passager à la gare de la Part-Dieu à Lyon le 18 octobre 2007 (Photo : Fred Dufour)

[19/10/2007 17:49:24] PARIS (AFP) Les trafics SNCF et RATP étaient encore perturbés vendredi matin, avec toutefois une nette tendance à l’amélioration, au lendemain de la mobilisation massive (73,5% de grévistes) des cheminots contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

A la SNCF, vendredi en début de matinée, le trafic Eurostar était “normal”, celui des Thalys assuré à 60%, celui des TGV au départ de Paris à 35%, et 1 TER sur 3 circulait en région tout comme en Ile-de-France pour le Transilien, selon la direction.

Le trafic devrait reprendre “progressivement en puissance d’une région à l’autre dans le courant de la journée”, a précisé l’entreprise nationale.

A la RATP, la circulation vers 8h00 était encore perturbée dans le métro avec 1 rame sur 2 en moyenne et les RER A et B “n’avaient pas encore démarré”. En revanche, 2 autobus sur 3 circulaient et les tramways fonctionnaient “normalement”, a indiqué la direction.

On comptait à la même heure 188 km de bouchon autour de la capitale, un chiffre assez normal pour un vendredi mais habituellement enregistré plus tard dans la matinée, selon le Centre national d’information routière.

Deux syndicats de la SNCF sur huit, Sud Rail et FO (minoritaires), ont appelé à la reconduction du mouvement, mais la Fgaac (agents de conduite autonomes), qui avait adopté initialement la même position, a “suspendu” son mot d’ordre jeudi soir après avoir “obtenu des garanties de la direction et du gouvernement”.

Des assemblées générales, à l’initiative de SUD Rail, devaient encore se prononcer tout au long de la matinée, comme à Marseille et Paris Saint-Lazare, sur les suites à donner au mouvement. A Angoulème, une AG jeudi soir a décidé des “arrêts ponctuels de travail” pour vendredi, selon la CGT.

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Bernard Thibault lors de la manifestation contre la réforme des régimes spéciaux de retraite à Paris le 18 octobre 2007 (Photo : Joel Saget)

Jeudi, la mobilisation a remporté un succès historique avec 73,5% de grévistes chez les cheminots, dont tous les syndicats étaient unis pour la première fois depuis 1995, et 58% chez les agents RATP.

Fort de cette mobilisation record –le taux de grévistes avait culminé à 67% à la SNCF en 1995– Bernard Thibault (CGT) avait averti jeudi soir sur TF1 le gouvernement que “dans les contours actuels, la réforme ne passera pas”.

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait lui fait valoir que les solutions à trouver portent sur le “montant des pensions”, et s’est dit “prêt à recevoir” les syndicats “dès la semaine prochaine”.

Les fédérations de la SNCF ont maintenu une réunion lundi pour décider d’une éventuelle nouvelle action, allant même jusqu’à la grève reconductible, selon Didier Le Reste (CGT cheminots).

67% des Français souhaitent que le gouvernement ne cède pas aux revendications des syndicats à l’issue de la grève, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI publié vendredi mais réalisé deux jours avant le mouvement (auprès d’un échantillon représentatif de 916 personnes). 30% sont d’une opinion contraire et 3% ne se prononcent pas.

Pour 40% des personnes interrogées, le mouvement social va se poursuivre quelques jours, 27% estimant qu’il va s’arrêter rapidement et 32% qu’il va durer plus longtemps.

Dans la presse vendredi, bon nombre d’éditorialistes avaient “choisi leur camp”, entre “grève massive” ou “divorce présidentiel” en décidant de traiter l’un ou l’autre sujet, alors que d’autres s’interrogeaient précisément sur la “troublante” simultanéité des deux événements.

 19/10/2007 17:49:24 – © 2007 AFP