Le pétrole reflue légèrement mais reste proche des 90 dollars à New York

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[19/10/2007 17:49:35] LONDRES (AFP) Le prix du pétrole a légèrement reculé après avoir atteint vendredi 90,07 dollars à New York, un nouveau record dû aux inquiétudes sur les approvisionnements mondiaux cet hiver, à une montée de tensions géopolitiques, et à la faiblesse accrue du dollar.

Vers 16H00 GMT, le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre coûtait 88,87 dollars, en baisse de 60 cents, à New York.

A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en décembre a aussi franchi un record historique jeudi soir, atteignant 84,88 dollars. Vers 16H00 GMT, il valait 83,88 dollars, en baisse de 72 cents.

En une semaine, les cours de l’or noir ont pris plus 7,5% à New York. Sur un an, ils ont augmenté de quasiment 50%.

“Le seuil des 100 dollars paraît maintenant franchissable en l’espace d’une semaine”, a estimé Nas Nijjar, courtier chez CMC Markets.

Le rapport de plus en plus tendu entre l’offre et la demande de pétrole a fourni le moteur de l’escalade des prix depuis début septembre.

La semaine dernière, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a souligné le niveau critique des stocks dans les pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).

Aux Etats-Unis, les stocks de brut sont en baisse de près de 4% sur un an, et ceux de produits distillés (qui incluent le diesel et le fioul de chauffage), très surveillés à l’approche de l’hiver, en retrait de plus de 7%.

“Pour que les cours descendent nettement et durablement, il faudrait que le rapport extrêmement serré entre l’offre et la demande se détende et, en particulier, que les pays producteurs de l’Opep agissent de manière forte”, ont estimé les analystes de la banque Barclays Capital.

Mais en dépit des appels des pays consommateurs, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semble pas disposée à apporter davantage que les 500.000 barils supplémentaires promis à compter du 1er novembre.

Sur cette toile de fond très haussière de fortes tensions géopolitiques ont émergé cette semaine.

Depuis lundi, le scénario d’une intervention militaire turque contre les rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK) ayant trouvé refuge dans le nord de l’Irak – qui a reçu mercredi l’aval du Parlement turc – suscite l’inquiétude.

Une offensive d’Ankara serait un nouveau facteur de déstabilisation au Moyen-Orient et rendrait difficile l’acheminement du brut irakien vers le terminal turc de Ceyhan. Vendredi, les autorités du Kurdistan d’Irak ont affirmé leur détermination à combattre toute attaque contre leur territoire.

Le marché s’inquiète aussi d’un regain de tensions entre l’Occident et l’Iran autour du programme d’enrichissement nucléaire iranien.

Enfin, la demande de pétrole a été soutenue par la faiblesse du dollar, tombé à 1,4319 dollar contre un euro vendredi matin, un nouveau plus bas historique. Un billet vert faible accroît le pouvoir d’achat des investisseurs hors zone dollar pour les matières premières libellées en dollars, comme le baril de brut, et stimule donc la demande.

 19/10/2007 17:49:35 – © 2007 AFP