[19/10/2007 23:05:47] PARIS (AFP) Des perturbations affecteront encore ce week-end les trafics SNCF et RATP, certains syndicats ayant réussi localement à faire reconduire la grève, alors que le président de la République Nicolas Sarkozy a de nouveau exclu de céder sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. “Cette réforme, je m’y suis engagé, nous la ferons”, a déclaré Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse à Lisbonne au terme du sommet informel de l’Union européenne, ajoutant néanmoins que “personne ne doit être humilié”. Evoquant la grève massive de 24 heures qui a provoqué une quasi paralysie des transports jeudi, le président a estimé que “cela ne s’est pas si mal passé que ça”. Vendredi, la poursuite de la mobilisation à la RATP et sur les lignes franciliennes de la SNCF, a conduit à une congestion générale sur les routes d’Ile-de-France, avec 280 km de bouchons enregistrés à 18H00. Pour le week-end, la SNCF prévoit un trafic “quasi normal” pour les TGV, mais encore des perturbations pour les trains régionaux TER dans huit régions SNCF sur vingt. En Ile-de-France, le trafic devrait être assuré à 60% seulement. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le TGV Paris-Marseille sera “proche de la normale”, mais les TER autour d’Avignon et Marseille-Toulon continueront d’être perturbés.
En Ile-de-France, les lignes A et B du RER, gérées par la RATP, seront à nouveau “fortement perturbées” samedi, tandis que deux métros sur trois circuleront en moyenne, contre un sur deux vendredi. Vendredi, plusieurs assemblées générales ont relayé les appels à la reconduction lancés par deux syndicats sur huit, Sud Rail et FO, minoritaires. Cela a été le cas à Lyon, Marseille, Sotteville-lès-Rouen, Metz, Thionville et Paris Saint-Lazare. En revanche les cheminots de Strasbourg, Mulhouse, Nantes, Clermont-Ferrand et Toulon ont voté la reprise du travail. La suspension du mot d’ordre de grève lancée par la Fgaac, deuxième syndicat chez les conducteurs (25.000 des 164.000 salariés de la SNCF), alors que ce syndicat avait initialement appelé à une reconduite du mouvement, a déclenché la colère du secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, qui veut “demander des comptes” sur des “discussions en coulisse”. Vendredi, la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac a annoncé que tous les voyageurs pénalisés seraient remboursés, estimant le coût du mouvement à plus de 20 millions d’euros. Fort d’une mobilisation record de 73% de grévistes jeudi –le taux avait culminé à 67% à la SNCF en 1995–, Bernard Thibault (CGT) avait averti le gouvernement jeudi soir que “dans les contours actuels, la réforme ne passera pas”. Jean-Claude Mailly a appelé vendredi les pouvoirs publics à retirer tout “préalable” à la négociation. “La stratégie du gouvernement, à la fois ferme sur l’objectif de la réforme des régimes spéciaux et ouverte (…), reste la nôtre”, a déclaré vendredi le président de la République, en allusion aux rendez-vous de son ministre du Travail, Xavier Bertrand, avec les syndicats la semaine prochaine. Pour leur part, les fédérations de la SNCF doivent se réunir lundi. Le secrétaire général de la CGT-cheminots Didier Le Reste a indiqué qu’il “ferait des propositions”. Pour 40% des personnes interrogées dans un sondage OpinionWay-Le Figaro-LCI publié vendredi, le mouvement va se poursuivre quelques jours, 27% estiment qu’il va s’arrêter rapidement et 32% qu’il va durer plus longtemps. |
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