[20/10/2007 23:00:59] WASHINGTON (AFP) Les ministres des Finances des Etats membres du Fonds monétaire international (FMI) ont mis un coup de pression sur la réforme de l’institution vieillissante et l’assainissement de ses comptes, dix jours avant l’arrivée de son nouveau patron Dominique Strauss-Kahn. “En avril, une conclusion doit être trouvée” à la révision de la formule des quotes-parts, a affirmé samedi le président de l’instance dirigeante du Fonds, le Comité monétaire et financier international (CMFI) Tommaso Padoa-Schioppa. Jusqu’alors le FMI tablait sur un accord définitif “au plus tard” à l’automne 2008. La répartition des quotes-parts, qui règle l’équilibre des forces entre les 185 membres du FMI, est régie par un ensemble de formules mathématiques complexes dont la modernisation fait l’objet d’âpres négociations, les pays industrialisés refusant de céder davantage de pouvoir aux pays émergents. Cette lutte se superpose à la controverse toujours vivace sur l’action du Fonds, accusé d’être une institution partiale au service des pays riches. M. Padoa-Schioppa a assuré qu'”il n’y avait pas de changement de calendrier”: selon lui, il a toujours été entendu que pour qu’un accord soit formalisé à l’automne, il fallait qu’il soit conclu au printemps. Il s’agit pourtant “d’un fort coup de pression”, a-t-on confirmé de source proche des négociations. Le CFMI a par ailleurs tenté de donner quelques garanties aux nations émergentes et aux pays les plus pauvres en s’engageant sur une augmentation “de l’ordre de 10%” des quotes-parts, avec un doublement du nombre de votes revenant forfaitairement à chaque pays, dans son communiqué final. Une telle réforme permettrait notamment “de renforcer la représentation des économies dynamiques, dont nombre sont des économies émergentes, dont le poids et le rôle dans l’économie mondiale ont augmenté”, a relevé le CMFI. Un consensus a également été trouvé sur certains critères techniques de la révision de la formule, plutôt favorables aux pays émergents, comme la prise en compte des Parités de pouvoirs d’achat (PPP) dans le calcul du PIB. Ces avancées, encore très théoriques, interviennent dix jours avant la prise de fonction Dominique Strauss-Kahn. Nommé fin septembre, l’ancien ministre français des Finances succédera le 1er novembre au directeur-général démissionnaire du FMI, l’Espagnol Rodrigo Rato. L’autre point fort du communiqué porte sur l’assainissement des finances du Fonds, dont il est explicitement écrit qu’elle doit “non seulement porter sur l’augmentation des recettes mais aussi sur la réduction des dépenses”. Vendredi, les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés (G7) ont rappelé que pendant que la réforme piétine, le compteur tourne. “Le FMI doit commencer à passer sérieusement en revue ses activités et consolider ses dépenses”, ont-il affirmé dans le communiqué publié à l’issue de leur réunion, à Washington. Plus explicite encore, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a jugé samedi que “la situation financière du FMI est devenue intenable” et enjoint le futur patron de couper dans les dépenses et dans les effectifs. Le FMI a perdu environ 110 millions de dollars au cours de l’exercice fiscal clos fin avril, et devrait perdre le double en 2008, a rappelé jeudi l’agence de notation Standard and Poor’s. Les dépenses de fonctionnement du FMI, qui compte 2.691 employés, sont proches d’un milliard de dollars par an. |
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