[22/10/2007 14:24:55] LONDRES (AFP) Les Bourses d’Europe se repliaient fortement lundi, à l’unisson des places américaines et asiatiques, les investisseurs se faisant du souci pour la croissance aux Etats-Unis, sur fond de flambée des prix du pétrole et de craintes d’une intervention turque en Irak. Le baril de brut est cependant repassé sous la barre psychologique des 88 dollars lundi matin à New York en réaction au repli des marchés actions, sur fond d’inquiétudes liées à l’état de santé de l’économie américaine. Vers 13H20 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,26 dollar à 87,34 dollars, par rapport à la clôture vendredi soir. “La volatilité est de retour sur les marchés mondiaux à cause d’un mélange détonant de craintes concernant le +subprime+ (prêts hypothécaires à risques aux Etats-Unis, ndlr), de hausse des prix du pétrole liée à des risques géopolitiques aggravés et à une chute des Bourses dans les pays émergents”, a résumé Masuhisa Kobayashi, économiste chez Barclays Capital à Tokyo. Wall Street avait donné le signal dès vendredi, vingt ans exactement après le krach boursier du 19 octobre 1987. Suite à des indicateurs immobiliers laissant craindre une possible récession aux Etats-Unis et à l’envolée du prix du pétrole brut au-dessus de 90 dollars le baril, l’indice vedette Dow Jones a chuté de 2,64%, et l’indice technologique Nasdaq de 2,65%. Les Bourses des autres continents ont emboîté le pas lundi. En Europe, vers 10H40 GMT, Paris perdait 1,73%, Londres 1,29% –après avoir abandonné près de 3% en début de matinée– et Francfort 1,23%, tandis que l’indice paneuropéen Eurostoxx 50 cédait 1,59%. Zurich reculait de 1,13%, Amsterdam de 1,98% et Stockholm de 2,56%. Et à Istanbul, le marché a fini la matinée en baisse de 3,78%, en pleine escalade de violences à la frontière turco-irakienne qui pourrait pousser l’armée turque à intervenir en Irak. Les places asiatiques ont été également fortement secouées. Tokyo a baissé de 2,24%, Hong Kong de 3,70%, Shanghai de 2,59% et Séoul de 3,37%. En tête des inquiétudes des épargnants figure le risque de propagation à l’ensemble de l’économie américaine, et par effet d’entraînement au reste du monde, de la crise apparue aux Etats-Unis dans le secteur des prêts hypothécaires à risque (dits “subprime”) et déjà à l’origine d’une chute des marchés boursiers cet été. Les investisseurs craignent en effet “que les problèmes apparus sur le marché du crédit ne durent plus longtemps que prévu” et ne se transmettent aux autres secteurs d’activité, a souligné Henk Potts, analyste au sein de la banque britannique Barclays. Par ailleurs, les actionnaires craignent que la spirale des prix du pétrole n’entame les bénéfices des entreprises, après plusieurs années de résultats records dans de nombreux secteurs. “Le pétrole est comme un lubrifiant qui permet d’assurer la croissance mondiale”, rappelle M. Potts, et le renchérissement de l’or noir risque donc de gripper les rouages économiques. Sur le marché des changes, l’euro a atteint lundi un nouveau sommet face au dollar depuis la création de la monnaie unique en 1999, à 1,4347 dollar pour un euro, bénéficiant également des craintes d’un affaiblissement prononcé de l’économie américaine, qui pourrait pousser la Réserve fédérale à baisser ses taux d’intérêts à la fin du mois. Dans ce contexte, l’absence de réaction sur la question des ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G7, réunis durant le week-end à Washington, a été interprétée par les analystes comme un encouragement à vendre des dollars, dans la mesure où elle laisse entendre que les Etats-Unis ne s’inquiètent pas du recul de leur devise, et n’ont pas l’intention d’agir pour la soutenir. |
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