[22/10/2007 19:12:16] NEW YORK (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a affirmé lundi devant la presse, lors d’un passage à New York, que son gouvernement voulait “changer la psychologie des Français face au travail” et que ces derniers voulaient des réformes, tandis qu’à Paris les grèves continuaient. “Notre priorité est de changer la psychologie des Français face au travail”, a-t-elle affirmé, alors que le gouvernement fait face à son premier mouvement social massif. Lors d’une matinée à New York qui l’a menée du Council of Foreign Relations à Europlace en passant par la French American Foundation, elle a voulu promouvoir l’attractivité de la France pour les investisseurs, tout en adressant quelques messages vers l’autre côté de l’Atlantique, à la veille d’une rencontre avec les syndicats et le patronat français pour le lancement de la conférence sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Elle a ainsi rappelé que Nicolas Sarkozy avait été élu “à une très large majorité” et que “le mot rupture était au coeur de son programme”. Maintenant que le gouvernement mène des réformes, personne ne peut dire “Oh non, je ne savais pas!”. “En 1995, les gens soutenaient les mouvements de grève maintenant ils pensent que oui, il faut réformer” a-t-elle ajouté. A propos du mouvement débuté jeudi dernier, Mme Lagarde a estimé que “ce qui était critique” était de savoir s’il “allait durer et s’il allait être très fort”. Or le mouvement “était moins fort vendredi et moins fort encore samedi”, a-t-elle jugé. Elle a souligné que “la priorité du gouvernement cet été a été de faire que le travail rapporte, d’où notre décision de défiscaliser les heures supplémentaires”. “C’est une première pierre lancée aux 35 heures, et nous allons continuer”, a-t-elle affirmé, ajoutant que son gouvernement allait “mettre fin aux allocations chômage de ceux qui refusent deux offres d’emploi valides” et allait aussi “réformer le droit du travail pour réduire les formalités administratives”. “On croit que les Français sont paresseux”, a-t-elle poursuivi. “En fait ils sont extrêmement productifs, si l’on calcule sur une base horaire” mais “avec la semaine de 35 heures c’est un peu un problème”, selon elle. Elle a toutefois admis que l'”on ne crée pas des changements du jour au lendemain” et que “le processus de négociations continue”. Parmi les réformes au programme de son gouvernement, elle a fait allusion au rapport de la commission Attali sur la croissance et à la proposition de réformer le secteur de la distribution, aux mesures fiscales pour encourager l’investissement dans les firmes innovantes, au bouclier fiscal fixé à 50% des revenus et qui “fait de Paris une place presque aussi attractive que Londres”, selon elle. “Le nouveau système fiscal Français ne prélèvera pas plus de 40%” des revenus, “si l’on prend en compte tous les impôts”, a-t-elle martelé. Elle a par ailleurs jugé que les retombées en France de la crise financière devraient être “compensées par les mesures sur les heures supplémentaires” et les autres mesures engagées. Se refusant à commenter le niveau de la monnaie européenne face au dollar, au lendemain d’un G7 Finances dont le communiqué final n’a fait ni mention du billet vert ni du yen, la ministre s’est bornée à dire que sur les questions de changes, les choses avancent “un pas à la fois. Il faut obtenir un consensus. Sur le yuan il y avait un consensus”. L’euro a atteint un nouveau record face au dollar à 1,4347 dollar lundi, dans la foulée du G7. Enfin, la ministre a noté que la politique française s’était “clairement durcie” sur l’Iran: “nous avons pris des mesures en ce qui concerne le secteur de la finance afin d’augmenter la pression” économique face à Téhéran, affirmant que sur les sanctions économiques, Paris et Washington étaient en phase. |
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