[22/10/2007 21:13:19] MARRAKECH (AFP) La France a signé pour au moins deux milliards d’euros de contrats civils et militaires au premier jour de la visite d’Etat du président français Nicolas Sarkozy au Maroc, sans toutefois réussir à placer les avions Rafale. Le plus important est la réalisation d’une ligne de train à grande vitesse (TGV) entre Tanger et Casablanca, a annoncé lundi à Marrakech la présidence française. Ce chantier est estimé à 2 milliards d’euros, dont la moitié reviendra notamment à trois entreprises françaises, Alstom, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et Réseau ferré de France, pour le matériel roulant et l’équipement de la voie (signalisation, sécurité), a-t-on précisé de même source. La première tranche de la ligne TGV sera réalisé entre Tanger et Kenitra sur 200 km. Le protocole d’accord a été signé par le ministre marocain de l’Equipement et des Transports Karim Ghellab et le ministre français de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables Jean-Louis Borloo. Contacté par l’AFP à Paris, une porte-parole d’Alstom a précisé que la réalisation de la ligne Tanger-Kenitra, qui sera mise en service en 2013, est estimé à “environ 2 milliards d’euros, dont un milliard pour le génie civil et un milliard pour le système ferroviaire”.
Dans le cadre de ce projet, Alstom sera chargé de livrer 18 rames de trains à très grande vitesse à deux niveaux (Duplex). La construction de cette ligne, à l’étude depuis 2004 permettra de relier Tanger à Casablanca en 2h10 au lieu de 5h actuellement, indique encore Alstom. Par ailleurs, Alstom a signé deux autres importants contrats. Le premier avec l’Office national des Chemins de fer marocain (ONCF) se monte à 74 millions d’euros pour la livraison à compter de 2010 de 20 locomotives Prima électriques de nouvelle génération et la maintenance pendant deux ans.
Le second, d’un montant de 200 millions d’euros, porte sur le domaine de la génération d’électricité avec une participation à l’équipement de la future centrale à cycle combiné d’Aïn Béni Mathar, située à une centaine de kilomètres d’Oujda, dans le nord-est du pays. Autre contrat dans l’escarcelle, la vente d’une frégate polyvalente de classe FREMM. Selon la presse marocaine, son coût s’élève à 500 millions d’euros. Il a également été décidé que la France moderniserait 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules blindés de l’armée marocaine. La France fournira aussi un système de surveillance des frontières. En revanche, on prenait acte lundi dans l’entourage du chef de l’Etat français de la volonté du Maroc d’acheter des chasseurs bombardiers américains F16 plutôt que des avions de combat français Rafale. Ce dossier “n’a pas avancé, on ne peut pas tout avoir”, a argué un proche du président. Par ailleurs, un protocole d’accord a été signé entre la société française spécialisée dans la production l’énergie nucléaire Areva et l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour l’extraction de l’uranium de l’acide phosphatique marocain. “Les deux chefs d’Etat devraient également aborder une coopération dans le domaine nucléaire civil car le Maroc étudie la possibilité de confier à la France la réalisation d’une centrale nucléaire pour la production d’énergie électrique” dans le sud-ouest du royaume, a indiqué une source marocaine. Trois conventions judiciaires ont été signées entre les ministres français et marocain de la Justice Rachida Dati et Abdelwahed Radi, et une autre sur la sécurité sociale. En outre, la France va ouvrir un crédit de 38 millions d’euros pour le financement du projet d’assainissement de l’agglomération de Nador (nord) et elle devrait faire un don de 8 millions d’euros pour soutenir l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un programme social qui cible les régions et les quartiers les plus pauvres du Maroc, selon la source gouvernementale marocaine. Le Maroc est le premier bénéficiaire de l’aide française avec 200 millions d’euros en moyenne par an et la France est le premier partenaire commercial du royaume. |
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