[23/10/2007 11:13:59] PARIS (AFP) Les Français ont continué de consommer en septembre, “inébranlables” face à la crise financière ou la hausse des prix à la pompe, mais à un rythme moins soutenu qu’au cours des mois précédents, les économistes anticipant désormais un ralentissement au quatrième trimestre. Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont augmenté de 0,1% en septembre par rapport au mois précédent, a indiqué mardi l’Insee. Sur un an, la consommation en produits manufacturés, qui représente environ 30% de la consommation totale des ménages, a progressé de 5,8% en septembre, soit le plus haut niveau depuis juin 2000. Elle a par ailleurs augmenté de 2,1% d’un trimestre sur l’autre, “un record depuis le troisième trimestre 1999”, affirme Marc Touati, de l’ACDEFI. Une progression qui fait dire à l’économiste que pour les ménages français, “le bonheur passe par la dépense”. Pour Alexander Law, chez Xerfi, “les ménages français sont décidément inébranlables”, continuant de consommer “malgré la crise financière, malgré la hausse des prix à la pompe, malgré les questions autour du pouvoir d’achat”. “Une correction était attendue après les jolies performances de juillet et août, mais elle a pris la forme d’une révision de ces dernières données et non d’un recul en septembre”, réagit de son côté Mathieu Kaiser, de BNP Paribas. Les performances des deux derniers mois ont en effet été revues en baisse : elles sont désormais de 0,8% en juillet et de 0,7% en août, contre respectivement 0,9% et 1% selon les estimations du mois dernier.
Si les Français ont continué de consommer en septembre, la hausse de 0,1% reste “très limitée et montre que la prime de rentrée scolaire n’a pas forcément eu l’effet escompté”, tempère Marc Touati. Les achats de vêtements et de biens d’équipements, qui ont été les principaux secteurs concernés par la progression estivale, ont été soutenus par la Coupe du monde de rugby, relèvent les économistes. “A l’inverse, après avoir progressé de 3,1% en août, la consommation d’automobiles a chuté de 2,2% en septembre, confirmant que la situation de ce secteur reste très fragile”, note Marc Touati. Cette nouvelle hausse de la consommation “est une bonne nouvelle pour la croissance du PIB, qui devrait rebondir de façon marquée”, estime Mathieu Kaiser. “De quoi réconforter le gouvernement, mais seulement temporairement”, juge de son côté Marc Touati, pour qui “plus la croissance sera forte au troisième trimestre, plus elle sera faible au quatrième”. Les économistes mettent notamment en garde contre le ralentissement de l’immobilier, la nouvelle flambée des prix pétroliers et des matières premières, ou la détérioration du climat social, qui pourraient constituer autant de freins aux dépenses des ménages. “L’économie française a mangé son pain blanc au troisième trimestre et la fin d’année devrait être plus indigeste”, estime ainsi Alexander Law. |
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