[23/10/2007 18:18:16] PARIS (AFP) Le gouvernement a ouvert mardi deux nouveaux chantiers de réforme, l’un sur le niveau du Smic et l’autre sur les allègements de cotisations sociales auxquels les entreprises peuvent prétendre, plusieurs syndicats déplorant le manque “de mesures concrètes” en faveur des salariés. Ces deux chantiers, plus celui de “la réforme des minimas sociaux et de la généralisation du Revenu de solidarité active”, ont été ouverts lors d’une conférence à Bercy avec le patronat et les syndicats sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Le “cycle de travail” sur le Smic et les allègements de charge devrait déboucher sur un projet de loi présenté “vers le printemps”, a précisé la ministre de l’Economie et de l’Emploi, Christine Lagarde. Le gouvernement a en outre exposé aux partenaires sociaux le projet de loi qui sera présenté le 31 octobre sur le développement de la concurrence au service du consommateur, télécoms, grande distribution, banques. Une commission a enfin été nommée pour proposer de nouveaux indicateurs de pouvoir d’achat par catégories de ménages.
Au chapitre du Smic, le gouvernement souhaite s’inspirer “de ce qui fonctionne à l’étranger” et créer une commission “consultative” et “indépendante qui dirait publiquement quel est le niveau du Smic le mieux adapté aux circonstances économiques du moment”. Le gouvernement trancherait ensuite. Interrogé pour savoir si cela pourrait déboucher sur une réforme d’ensemble du salaire minimum, le ministre du Travail Xavier Bertrand a répondu “oui”. L’idée d’une commission de sages, évoquée dès juin par Nicolas Sarkozy, est diversement appréciée par les syndicats, dont certains estiment que les indices économiques pris en compte depuis 1970 (inflation et salaire horaire de base ouvrier) constituent le meilleur rempart du pouvoir d’achat pour les salariés les moins payés. En juillet, le Smic a automatiquement augmenté de 2,1%, en l’absence de coup de pouce. Le gouvernement veut avancer la date de fixation du Smic au 1er janvier afin de laisser plus de temps aux branches professionnelles pour ajuster leurs grilles de salaires, alors que 71 sur 160 d’entre elles démarrent toujours en dessous du Smic. “Je ne procéderai plus à l’extension d’accords (de branches) tant qu’il y aura des minimas inférieurs au Smic”, a prévenu M. Bertrand. Au chapitre des allègements de cotisations patronales, le gouvernement entend “lever un tabou” en les soumettant à des conditions, comme “le respect effectif de l’obligation annuelle de négocier sur les salaires”, a-t-il dit.
Si les syndicats ont salué cette annonce, le patronat “a fait valoir ses réserves”, selon Jacques Creyssel (Medef). Globalement, “les salariés ne peuvent pas se contenter de devoir bosser plus ou d’attendre que les prix baissent”, a réagi Jean-Claude Mailly (FO). La CGT, dont le numéro un Bernard Thibault était absent, est “très mécontente”, a déclaré Maryse Dumas, regrettant “des palabres” mais “pas un centime pour les salariés”. Jacques Voisin (CFTC), “dubitatif” sur la réforme du Smic, aurait aimé des mesures “en espèces sonnantes et trébuchantes”. Bernard van Crayenest (CFE-CGC) a salué “une volonté de donnant-donnant”. François Chérèque (CFDT) a souhaité que le débat sur les contreparties aux allègements de charges “aboutisse rapidement”, rappelant que “c’est une promesse de campagne du président de la République”. |
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