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Croyant qu’il s’agit ici d’un espace de débat, il
m’est arrivé de commenter et de signer 2 ou 3 commentaires, mais j’ai rien
vu comme publication, ni les miens ni probablement d’autres lecteurs.
Dommage, parce que cet espace, supposé d’échanges et non seulement
d’informations descendantes, perdrait beaucoup de sa crédibilité
Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui vous parlez IDE et leur évolution. On sait
que c’est le nouveau dada dans l’appréciation de l’attractivité d’un pays et
de son développement. Sans être un éminent économiste, je suppose que la
théorie économique donne une place de choix à l’investissement et à son
évolution, du fait que l’investissement crée de l’emploi et de la richesse.
Si on est d’accord sur cela, regardons les données que vous publiez et
posons-nous les questions suivantes:
a) En quoi les IDE portant sur des privatisations (exemple Tunisie Télécom)
-qui est un transfert de patrimoine de l’Etat tunisien a une société
étrangère- constituent-ils des investissements créateurs d’emploi et de
richesse?
En matière d’emploi, ça se traduit en général par des pertes d’emplois, et
en matière de richesses créées, il n’est pas inutile de s’interroger sur où
vont ces richesses (en particulier les bénéfices du capital).
b) Les IDE dans le secteur des services et de la recherche en énergie? Pour
les services, les chiffres et autres données montrent la démultiplication
des centres d’appel qui emploient certes des milliers de jeunes, mais allez
discuter avec ces jeunes, ils et elles attendent la première occasion pour
sortir de ce milieu infernal, et de plus, rien ne garantit à ces jeunes
qu’ils pourraient faire carrière. Une sorte de hadhira moderne!
Pour la recherche de pétrole ou de daz, tout le monde sait que ce sont des
investissements capitalistiques qui laissent dans le pays très peu de valeur
ajoutée (quelques chauffeurs, gardiens, cuisiniers…) l’essentiel étant
constitué d’équipements et de salaires de cadres étrangers rapatriables.
Faites le compte, il reste quoi de ces chiffres spectaculaires, surtout que
d’après vos données, les autres secteurs dégageant plus de valeur ajoutée
locale, plus d’emplois… sont en général plutôt en régression. Déjà selon cet
indicateur IDE placé en haut de l’échelle des indicateurs de développement
par le FMI, la banque mondiale, Davos et autres instances internationales,
la Tunisie est encore loin sur le plan quantitatif.
Quand de plus la nature de ces investissements n’est pas toujours le bâton
magique pour la création d’emplois et de richesse…….On est encore loin
du schéma de l’Asie du Sud-ouest qui a contribué à ériger ce critère comme
indicateur privilégié de développement: où sont les usines d’automobiles, de
mécanique, d’électronique…qui créent d’un seul coût 2.000 ou 3.000
emplois, ou qui animent un réseau de PME de sous-traitances créatrices
d’emplois et augmentent significativement les exportations du pays? Oualou,
c’est-à-dire pas grand-chose.
Alors SVP, vous n’êtes pas Echourouk ou El bayan qu’on lit dans le café du
coin, vous ne vous adressez pas à 300.000 personnes mais à quelques
milliers, supposés faire partie de l’élite économique. Nos hommes d’affaires
et entrepreneurs qui pourraient vous lire, ils ne sortent pas tous de
Harvard ou d’Oxford, vous leur devez un travail de vulgarisation et surtout
de la transparence pour qu’ils puissent comprendre les enjeux, et être au
service de notre économie.
Excusez mon ton un peu critique ou polémique, ma motivation est simple:
notre culture économique est encore rudimentaire, on a encore plein de
choses à apprendre pour développer notre pays, y compris nos chefs
d’entreprise et nos cadres supérieurs. Pour cela, rien ne vaut l’analyse
objective et rigoureuse des données, la discussion, les échanges. Si vous
pensez que ce n’est pas votre rôle, et je l’espère pas, ce serait un grand
dommage.
Moncef Fraj
NDLR: Nous essayons dans la limite du possible de publier un maximum de
réactions dans les délais les plus courts. Nous devons traiter en moyenne
une liste d’une centaine de réactions en cours.
Selon nos vérifications, vos réactions ont été effectivement publiées, la
dernière date du 15-10-2007 .
Réaction à l’article :
IDE 2006 : Distinction des services et de l’énergie
Contact :
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