[24/10/2007 15:49:48] MARRAKECH (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a donné mercredi le coup d’envoi d’une coopération nucléaire civile avec le Maroc, au terme d’une visite d’Etat marquée par l’annonce de trois milliards d’euros de contrats commerciaux divers. Au cours de son déplacement, il a également appelé à la tenue de deux conférences sur l’immigration et sur son projet d’Union méditerranéenne, alors que la roi Mohammed VI a insisté pour que la France aide son pays à obtenir un “statut avancé” avec l’Union Européenne. La France et le Maroc vont signer d’ici “quelques semaines” un “accord-cadre” sur une coopération en matière de nucléaire civil, a-t-on indiqué mercredi à Marrakech de source proche du président Nicolas Sarkozy. Selon cette source, “dès la semaine prochaine”, des représentants des deux chefs d’Etat commenceront à négocier cet accord-cadre. Les discussions porteront sur le nombre et la localisation des futures centrales et la possibilité qu’elles servent à la production d’électricité et à la désalinisation de l’eau de mer. Contrairement à l’Algérie, le Maroc n’a pas de réserves de gaz ni de pétrole mais possède des phosphates, lesquels renferment de l’uranium. La veille, le chef de l’Etat français avait annoncé que les deux pays allaient “lancer un nouveau grand chantier, celui de l’énergie nucléaire civile”. Pour sa part, le groupe nucléaire français Areva a indiqué avoir des “échanges préliminaires” avec le Maroc sur le nucléaire civil. Il existe “des échanges préliminaires sur l’introduction de l’option nucléaire dans le mix énergétique marocain”, a affirmé un porte-parole d’Areva, interrogé par l’AFP. Par ailleurs, Areva et l’Office chérifien des phosphates (OCP) prévoient de “lancer en commun une étude de faisabilité pour un site industriel de production d’uranium” à partir des phosphates, qui contiendraient près de 6 millions de tonnes de ce minerai. Sur le plan commercial, le président français a annoncé que la France avait signé pour 3 milliards d’euros de contrats civils et militaires avec le Maroc. “C’est une magnifique visite d’Etat. Les intérêts de la France y sont bien défendus. Nous avons signé pour trois milliards d’euros de contrats avec sa majesté”, a-t-il confié aux journalistes. Le plus important est la ligne de train grande vitesse (TGV) entre Tanger et Casablanca, estimée à 2 milliards d’euros, dont la moitié reviendra notamment à trois entreprises françaises. En outre, la France vendra au Maroc une frégate polyvalente de classe FREMM. Selon la presse marocaine, le coût se monte à 500 millions d’euros. Par ailleurs, le président français a proposé d’organiser en 2008 deux conférences internationales sur l’immigration entre l’Afrique et l’Europe et sur l’intégration économique politique et culturelle des pays méditerranéens, lors de sa visite au Maroc. Pour sa part, le roi du Maroc Mohammed VI a exprimé mardi l’espoir de voir la France appuyer l’aspiration de son pays à obtenir un “statut avancé” avec l’Union Européenne. Dans son toast, le président français l’a assuré de son soutien. “Sire, vous savez pouvoir compter sur la France pour que se nouent à brève échéance des négociations sur le statut avancé” au sein de l’UE, a-t-il dit. Seule anicroche à cette visite d’Etat, l’annonce lundi de mandats d’arrêt contre cinq Marocains lancés par un juge français dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Ben Barka. M. Sarkozy a assuré que la justice française était “indépendante”. Mehdi Ben Barka, leader de l’opposition marocaine en exil, a disparu le 29 octobre 1965 à Paris lors d’une opération menée par les services du roi Hassan II du Maroc avec la complicité de policiers et de truands français. |
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