Le pétrole repart à la hausse après le recul des stocks américains

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[24/10/2007 20:14:06] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole sont repartis en nette hausse mercredi après trois séances consécutives de baisse, la diminution inattendue des stocks pétroliers aux Etats-Unis ayant relancé les craintes du marché sur la précarité de l’approvisionnement à l’approche de l’hiver.

Le baril de “light sweet crude” échangé à New York pour livraison en décembre a terminé sur un gain de 1,83 dollar à 87,10 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour la même échéance a gagné 1,52 dollar à 84,37 dollars, après un pic à 84,45 dollars.

La semaine passée avait été marquée par des records historiques sur les deux places, au-dessus des 90 dollars le baril à New York, et à une poignée de cents des 85 dollars à Londres.

Dans la foulée, les cours avaient reculé pendant trois séances de suite jusqu’à mardi, tirés vers le bas par un regain d’inquiétudes sur la santé de l’économie américaine, voire mondiale, et les spéculations sur une possible baisse de la demande de pétrole.

Mais les velléités baissières du marché se sont évanouies dans la foulée du rapport du département américain de l’Energie (DoE).

“Les +haussiers+ étaient dans les cordes avant ce rapport du DoE, mais ils vont être revigorés par ces chiffres”, a commenté John Kilduff, analyste chez MF Global.

Alors que les analystes tablaient en moyenne sur une modeste reconstitution de tous les produits pétroliers – brut, essence et distillats – la semaine dernière, c’est en effet exactement le contraire qui s’est produit.

Selon le DoE, les stocks de brut américains ont reculé de 5,3 millions de barils (Mb), ceux d’essence de 2 Mb, et ceux de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage, très suivi avant l’hiver, de 1,8 Mb.

Ces chiffres ont relancé de plus bel les inquiétudes sur l’insuffisance de l’offre. Aux Etats-Unis, les réserves de produits distillés, dont la consommation va atteindre un pic avec l’hiver, sont inférieures de 7,6% à leur niveau de l’an dernier.

Dans les pays industrialisés de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), les stocks seraient également à un niveau très précaire, selon un avertissement lancé par l’Agence internationale de l’Energie (AIE) il y a deux semaines.

“On a vu là une baisse des stocks plutôt conséquente. Elle devrait aider à solidifier des prix qui avaient glissé depuis quelques séances”, a réagi Simon Wardell, analyste chez Global Insight.

D’autres analystes estiment, eux, que le marché a “surréagi” au rapport car le niveau des réserves américaines est “acceptable”, avance par exemple Adam Sieminski de la Deutsche Bank, prédisant un repli des cours dès jeudi après une “analyse fine” du document.

Williams Edwards du cabinet éponyme demande pour sa part de rester serein, la volatilité étant dans les deux sens. “Le rapport du DoE n’est pas un indicateur fiable car la semaine dernière il y a eu une surprise dans un sens et cette semaine la surprise est dans l’autre sens. La semaine prochaine ce sera dans un autre sens”, argue-t-il.

Par ailleurs, les tensions géopolitiques entre la Turquie et les rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK) réfugiés en Irak, entre l’Iran et la communauté internationale, ou encore entre le gouvernement nigérian et les rebelles séparatistes du Delta du Niger, continuent de favoriser la hausse des cours.

“Il y a suffisamment de facteurs qui justifient que les prix repassent les 90 dollars, voire qui justifient que certains parlent déjà de 100 dollars”, en concluent les analystes de la maison de courtage Sucden.

 24/10/2007 20:14:06 – © 2007 AFP