[24/10/2007 17:24:55] NEW YORK (AFP) Les retards pris dans le développement de l’avion de ligne 787 seront sans conséquences sur les résultats de Boeing en 2007, mais le constructeur aéronautique américain a dû reconnaître mercredi que ses performances en 2008 en seront affectées. Boeing avait admis début octobre que les premières livraisons de son avion nouvelle génération seraient repoussées d’environ six mois, assurant néanmoins que ses résultats 2007 n’en souffriraient pas. Mercredi à l’occasion des résultats du 3e trimestre, Boeing n’a pas démenti cette promesse, relevant même ses objectifs de bénéfice et de chiffre d’affaires, fort d’une solide activité dans l’aviation civile et la défense, et de “moindres coûts de fonctionnement”. En 2007, Boeing table sur un bénéfice par action (BPA) de 5,05-5,15 dollars, contre une précédente fourchette de 4,80-4,95 dollars, et sur des revenus relevés de 65 à 66 milliards de dollars. En revanche, “les prévisions pour 2008 ont été réajustées en fonction du calendrier révisé de livraison du 787”, a expliqué Boeing. L’avionneur, qui a plutôt habitué le marché à relever ses prévisions grâce à ses efforts continus sur les coûts et à un marché mondial solide pour l’aéronautique, a abaissé d’un milliard de dollars sa prévision de chiffre d’affaires à 67,5 milliards pour 2008. La prévision de BPA a été maintenue à 5,55-5,75 dollars, car “les gains de productivité attendus devraient compenser les coûts liés au 787”. Lors d’une audioconférence, le directeur financier James Bell s’est défendu d’avoir établi des prévisions excessivement prudentes, les jugeant “correctes”. Pour le 787 “Dreamliner”, Boeing a mis en place un système de production inédit et complexe reposant sur une multitude de fournisseurs aux Etats-Unis et à l’étranger. Sous pression pendant des mois pour tenir son calendrier, l’avionneur a fini par repousser à fin 2008 les premières livraisons initialement prévues en mai, en raison de problèmes dans l’assemblage final qui étaient anticipés par les observateurs du secteur. “Les nouvelles prévisions reflètent les efforts que nous faisons” pour résoudre ces difficultés, a souligné le PDG de Boeing Jim McNerney. Pour tenir le nouveau calendrier, Boeing a relevé son enveloppe de recherche et développement de 200 millions à 3,2-3,4 milliards de dollars, dont 100 millions sont destinés au 787, et a affecté du personnel supplémentaire. Boeing a aussi changé la direction du programme 787. Mike Bair a été remplacé par Pat Shanahan, jusqu’ici vice-président en charge des missiles dans la division défense, qui a “la capacité (…) à gérer des programmes complexes”, selon M. McNerney. Des délais supplémentaires ne sont pas impossibles, selon certains analystes, même si la direction de Boeing a martelé sa “confiance” mercredi. “La direction s’accroche à son calendrier révisé pour le 787, mais de nouveaux reports restent un risque plausible, compte tenu du coup de fouet nécessaire dans la production” pour tenir ces nouveaux objectifs de livraison, estiment les analystes de Deutsche Bank. “L’annonce d’un retard était un soulagement, mieux valait maintenant que plus tard, mais cela n’élimine pas des risques supplémentaires”, ajoute Kimberly DuBord, du site financier Briefing.com. Les prévisions 2008 de Boeing sont en-deçà des attentes: les analystes tablaient sur un BPA de 6,04 dollars pour des revenus de 71,22 milliards en 2008. Mais le marché sanctionnait modérément Boeing (-0,93% à 94,07 dollars à 16H00 GMT), en raison du relèvement des prévisions 2007, désormais conformes aux attentes, et d’un bon 3e trimestre, au-dessus des prévisions. Le bénéfice net trimestriel a progressé de 61% à 1,1 milliard de dollars, soit 1,44 dollar par action, et le chiffre d’affaires a gagné 12% à 16,5 milliards. Le marché tablait en moyenne sur un BPA de 1,24 dollar pour des revenus de 16 milliards. |
||
|