[25/10/2007 11:58:54] A BORD DE L’AIRBUS A380 (AFP)
Après un retard de 18 mois à la livraison, le premier exemplaire de l’Airbus A380, qui vole sous les couleurs de la compagnie Singapore Airlines, a rallié jeudi Sydney depuis Singapour, pour son premier vol commercial. Le plus gros avion de ligne de l’histoire, qui avait décollé de l’aéroport de Changi à Singapour à 08h16 locales (00h16 GMT), a atterri à 07h23 GMT à Sydney. “C’est un honneur pour nous de vous compter à bord de ce premier vol commercial. Relaxez-vous et profitez de ce vol”, a déclaré peu après le décollage le pilote, le capitaine Robert Ting, sous les applaudissements des passagers.
Avec au menu caviar, magret de canard aux cerises noires ou boeuf au wok au poivre de Java, préparé par deux chefs à bord, le tout arrosé d’un Dom Pérignon Rosé 1996, les 455 passagers de ce vol inaugural ont été choyés. Il faut dire que les passagers du vol SQ380, dont les places mises aux enchères ont rapporté rapporté 1,3 million de dollars, somme reversée à des oeuvres caritatives, n’ont pas regardé à la dépense. Le client le plus généreux, Julian Hayward, un Britannique qui vit à Sydney, a ainsi déboursé 73.000 euros pour deux suites en première “pour participer à ce jour historique”, a-t-il indiqué avant le décollage. M. Hayward occupait jeudi matin la place 1A. Pour Thomas Lee, venu de Californie, qui avait déjà vécu quant à lui il y a 37 ans, le vol inaugural du Boeing 747, “le 747 représentait déjà une énorme avancée. Avec l’A380, on vit cette fois un immense pas en avant”. Ce vol marque la fin d’une longue attente pour Singapore Airlines et pour Airbus, qui a repoussé de 18 mois la livraison de son appareil en raison de problèmes d’industrialisation, en particulier dans l’assemblage des câblages électriques. Des difficultés qui ont mis en lumière le manque d’intégration entre les différentes composantes d’Airbus et conduit à la simplification de la direction franco-allemande. Sur ce premier exemplaire, Singapore Airlines a opté pour une version luxueuse et spacieuse, configurée avec 471 sièges seulement. En aménagement standard, le super-jumbo, destiné à défier le 747 de l’américain Boeing (dans les airs depuis 1970, et doté dans sa version élargie de 450 places) peut transporter 525 passagers et jusqu’à 853 en version charter. “C’est un événement marquant de l’histoire de l’aviation, que nous sommes sur le point d’écrire”, a déclaré Chew Choon Seng, patron de Singapore Airlines, peu avant le décollage de l’appareil. Les vols réguliers entre Singapour et Sydney débuteront dimanche. L’A380 volera ensuite entre Singapour et Londres à partir de février, le Japon figurant comme la prochaine destination. L’avion totalise à ce jour 189 commandes fermes et engagements d’achat émanant de 16 clients, principalement du Golfe, d’Asie et d’Europe. Les espoirs commerciaux de l’A380 sont fondés sur le développement des liaisons entre grands aéroports. Boeing parie en revanche sur les vols directs avec son futur long-courrier Dreamliner B787, dont la date de mise en service vient d’être repoussée de six mois à décembre 2008. Un total de 13 A380 doivent être livrés l’an prochain, 25 en 2009 et 44 en 2010. Le deuxième exemplaire ne sera livré qu’au début 2008, également à Singapore Airlines. Les compagnies Emirates, de Dubaï, et l’australienne Qantas commenceront à être livrées à l’été 2008. En raison des retards et des surcoûts, le seuil de rentabilité du programme est passé de 270 à 420 exemplaires au prix catalogue de 319,2 millions de dollars. Airbus affirme que ce nouveau géant des airs sera “l’avion le plus rentable au monde” avec un coût d’exploitation par siège inférieur de 15% à 20% au B747. |
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