[25/10/2007 12:15:22] PÉKIN (AFP) L’expansion de l’économie chinoise se poursuit, avec une hausse du produit intérieur brut de 11,5% sur un an au cours des neuf premiers mois de l’année, et continue de poser les mêmes problèmes épineux au gouvernement de Pékin. “La croissance est encore un peu rapide, la hausse des prix toujours forte, la pression pour les économies d’énergie et la réduction des émissions de gaz grande”, a souligné jeudi le porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS) Li Xiaochao, en présentant les chiffres de l’économie chinoise depuis le début de l’année. Le Produit intérieur brut a encore progressé de 11,5% au troisième trimestre, juste un peu moins qu’au second (+11,9%). La poursuite de la croissance est un des buts affichés des dirigeants chinois. A la tribune du 17e congrès du Parti communiste chinois la semaine précédente, le président Hu Jintao a rappelé que l’objectif était “de quadrupler en 2020 le produit intérieur brut par habitant par rapport à 2000”. Mais il a aussi rappelé que le développement devait être “harmonieux” et l’objectif de croissance atteint “grâce à l’optimisation des structures économiques, à l’amélioration de la rentabilité, à la réduction de la consommation d’énergie et de ressources et à la protection de l’environnement”. Or les chiffres publiés par le BNS mettent une nouvelle fois en lumière les déséquilibres d’une économie assise sur les exportations et les investissements, au sein de laquelle la production industrielle, qui avait semblé ralentir en août (+17,5%), s’est encore accélérée en septembre (+18,9%), pour s’établir en hausse de 18,5% sur un an au cours des neuf premiers mois de l’année. Cette production industrielle est portée par les exportations, en perpétuelle augmentation et qui valent à la Chine d’avoir déjà enregistré, en neuf mois, un excédent commercial de 185,65 milliards de dollars, supérieur au record établi en 2006 (177,47 milliards). Autre composante essentielle de la croissance, les investissements en capital fixe ont encore enregistré une hausse de 25,7% sur un an entre janvier et septembre, à peine inférieure à celle du premier semestre (25,9%). Leur maîtrise est un des objectifs régulièrement fixés par le gouvernement. Mercredi encore, le Premier ministre Wen Jiabao appelait ainsi à “freiner la croissance trop rapide des investissements en capital fixe et du crédit” (qui les financent). Mais, pour les analystes, ces appels visent simplement à limiter les dégâts. “Le gouvernement appelle au contrôle des investissements depuis 2003. S’il ne le faisait pas leur croissance deviendrait échevelée”, estime Feng Yuming d’Orient Securities. “Il ne faut pas ralentir l’économie ; il faut juste empêcher qu’elle ne s’emballe davantage”, ajoute l’économiste qui ne croit d’ailleurs pas à l’imminence de nouvelles mesures de contrôle macroéconomiques. “Ils vont sans doute observer un moment avant de décider d’éventuelles mesures”, dit-il. “Il pourrait y avoir une hausse des taux d’intérêt avant la fin de l’année”, juge de son côté Huang Yiping de Citigroup. Depuis le début de l’année, Pékin a déjà relevé cinq fois les taux d’intérêt et huit fois les taux de réserves obligatoires des banques notamment pour limiter crédit et liquidités. Mais l’effet de ces mesures “dépend du marché” et de sa réaction, dit Qi Jingmei, une économiste gouvernementale. “Aussi le processus peut prendre du temps et ne sera pas visible tout de suite”. Pour sa part, le BNS affiche une certaine satisfaction: “Grâce aux mesures gouvernementales, on a empêché la surchauffe”, a assuré Li Xiaochao. |
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