Zone euro : les perspectives de croissance se sont détériorées

 
 
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Le Commissaire européen aux affaires économiques Joaquin Almunia, le 11septembre 2007 à Bruxelles (Photo : Jacques Collet)

[25/10/2007 11:35:56] BRUXELLES (AFP) Les perspectives de croissance en zone euro et dans l’ensemble de l’Union européenne se sont détériorées par rapport à ce qui était attendu avant l’été, a estimé jeudi le Commissaire européen aux affaires économiques Joaquin Almunia.

“Il est déjà clair que les perspectives économiques pour les deux années à venir seront moins favorables que ce à quoi nous nous attendions avant l’été”, a-t-il déclaré dans un discours à Bruxelles.

La Commission doit publier ses prochaines prévisions de croissance actualisées le 9 novembre.

En septembre, elle avait déjà ramené son pronostic en zone euro pour cette année de 2,6% à 2,5%, et dans l’ensemble de l’UE de 2,9% à 2,8%.

Elle doit donner en novembre ses premières prévisions actualisées pour 2008 depuis le mois de mai, et une première projection pour 2009.

Le ralentissement attendu s’explique selon M. Almunia par la remontée des taux d’intérêt au niveau mondial, y compris en zone euro, “les prix élevés du pétrole”, avec un baril de brut qui vient pour la première fois d’atteindre le seuil de 90 dollars, “l’augmentation des prix des matières premières” de manière générale et les difficultés du secteur immobilier américain.

“Les turbulences financières des derniers mois ne sont pas encore derrière-nous, et nous en évaluons toujours l’impact sur l’économie réelle”, a-t-il ajouté.

Malgré tout, le Commissaire a indiqué que les “fondamentaux économiques” en Europe restaient “bons” ce qui devrait lui permettre d’atténuer le choc.

Il a également minimisé les conséquences de l’appréciation du taux de change de l’euro face au dollar et aux monnaies asiatiques.

“Nos estimations ont tendance à montrer que les exportations de l’Union européenne sont davantage affectées par l’évolution du commerce mondial que par les mouvements de taux de change”, a-t-il dit.

Interrogé sur le message adressé pendant le week-end par les responsables des finances du G7 sur les taux de change, M. Almunia a souligné que “le message des réunions du G7 et du FMI était très clair”.

Les grands argentiers du G7 et les responsables du FMI ont tenté de rassurer des marchés financiers déstabilisés par la crise financière et ont augmenté d’un cran la pression sur la Chine pour qu’elle réévalue sa monnaie, mais sans faire allusion à l’euro fort, qui a atteint lundi un nouveau record à 1,4347 dollar.

“Attendons-nous à ce que les acteurs du marché (…) écoutent très attentivement les très bons arguments qui sont ressortis des réunions du G7 et du FMI”, a estimé M. Almunia.

Le Commissaire a par ailleurs confirmé qu’il se rendrait prochainement en Chine avec le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet et le président de l’Eurogroupe (forum des ministres des Finances de la zone euro) Jean-Claude Juncker pour discuter de la question des taux de change.

Cette visite aura lieu le le 27 novembre à Pékin, juste avant le sommet UE-Chine le 28 novembre en Chine, a-t-il ajouté.

Les signes de détérioration de la conjoncture se multiplient en Europe, même s’il n’est question pour l’heure que d’un ralentissement de la croissance.

En Allemagne, le baromètre Ifo sur le moral des chefs d’entreprises a de nouveau baissé en octobre, tandis qu’en France, le moral des industriels français a aussi légèrement fléchi, tout en restant à un niveau élevé, selon des statistiques publiées jeudi.

 25/10/2007 11:35:56 – © 2007 AFP