[25/10/2007 10:45:46] LONDRES (AFP) Le prix d’un baril de pétrole Brent a atteint jeudi matin un record absolu en dépassant les 86 dollars à Londres, au lendemain d’un rapport du gouvernement américain faisant état d’un important et inattendu recul des réserves de produits pétroliers. A 08H35 GMT, le prix du Brent a bondi jusqu’au niveau jamais vu de 86,28 dollars, sur l’échéance de décembre. A New York, le baril de “light sweet crude” n’a pas pu améliorer son record de la semaine dernière, de 90,07 dollars, mais s’est tout de même hissé jusqu’à 88,99 dollars sur la même échéance. Vers 10H10 GMT, un baril de Brent coûtait 85,83, en hausse de 1,46 dollar, et le “light sweet crude” 88,58 dollars, en hausse de 1,48 dollar. Les cours avaient déjà engrangé environ 1 dollar et demi mercredi, ce qui porte à environ trois dollars leur hausse depuis la publication mercredi du rapport du département américain de l’Energie (DoE) sur les stocks. Alors que les analystes tablaient sur une reconstitution modeste des réserves de tous les produits pétroliers aux Etats-Unis la semaine passée – brut, essence et produits distillés, qui comprennent le diesel et le fioul de chauffage – elles ont en fait décliné. Les stocks de brut on baissé de plus de 5 millions de barils, et les stocks d’essence et de produits distillés ont baissé d’environ 2 millions de barils chacun. “La hausse des prix a été déclenchée par la publication de ces statistiques. Elles ont entraîné une vague d’achats par les fonds d’investissement, qui a contribué à la hausse rapide à laquelle nous assistons encore ce matin (jeudi)”, explique Christopher Bellew, courtier chez Bache Commodities. Les opérateurs, qui depuis vendredi dernier liquidaient une partie de leurs positions dans l’hypothèse d’un ralentissement de la croissance mondiale de nature à affecter la demande pétrolière, ont été prompts à changer leur fusil d’épaule. Les inquiétudes diffuses quant à d’éventuelles pénuries cet hiver, pic de consommation de produits de chauffage dans l’hémipshère nord, ont été réveillées par ce rapport du DoE. A ces données s’ajoutent les tensions géopolitiques, qui continuent de fournir une excuse aux courtiers pour acheter. Le président turc Abdullah Gül s’est dit jeudi prêt à “éradiquer” les bases des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak. Depuis que son principe a été approuvé par le Parlement la semaine dernière, le marché craint une intervention militaire de la Turquie de l’autre côté de la frontière. Les affrontements armés n’ont pour l’heure pas affecté le transit du pétrole irakien via la Turquie, rapportent les analystes du secteur, mais il est à craindre que cette région soit encore plus déséquilibrée par une initiative militaire turque. Parallèlement, les tensions demeurent entre l’Iran et la communauté internationale à propos du programme nucléaire iranien, ainsi qu’au Nigeria, premier producteur de brut africain. De nombreux analystes anticipent déjà un nouveau franchissement des 90 dollars à New York, en évoquant aussi le seuil symblique des 100 dollars. |
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