L’assureur italien Generali secoué par les critiques d’un fonds activiste

 
 
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Le logo de l’assureur Generali sur la façace de son siège à Rome (Photo : Gérard Julien)

[25/10/2007 12:55:49] MILAN (AFP) L’assureur italien Generali se retrouve dans la ligne de mire du fonds spéculatif britannique Algebris qui l’accuse d’une gouvernance défaillante, une attaque inédite en Italie pour un groupe considéré comme un centre névralgique du monde des affaires.

L’envoi par le fonds d’une lettre de critiques au conseil d’administration, rendue publique mercredi soir, a mis le titre en ébullition et contraint le groupe à réagir, l’assureur de Trieste (est) se disant “ouvert à un dialogue constructif”.

A 10H50 GMT jeudi, l’action bondissait de 5,45% à 32,87 euros dans un marché en hausse après avoir déjà pris 2,70% mercredi.

L’attaque d’un grand groupe italien par un fonds activiste est une première en Italie où nombre de grands groupes financiers, comme Generali et la banque d’affaires Mediobanca, sont tenus par des pactes d’actionnaires et des participations croisées.

L’auteur de la fronde, Algebris, est un fonds qui compte comme actionnaire minoritaire un autres fonds activiste, TCI, qui s’est illustré pour avoir critiqué la stratégie du néerlandais ABN Amro, tombé depuis aux mains d’un consortium de banques.

Algebris détient 0,3% du capital de Generali et est en mesure d’en posséder 1% grâce à des options d’achat. L’actionnariat de Generali est cependant solidement contrôlé par Mediobanca (14%), et d’autres groupes financiers italiens pour un total d’environ 31% du capital.

Le fonds britannique juge le troisième assureur européen sous-évalué de 40% “en raison de problèmes liés à sa gouvernance d’entreprise et de la rémunération de son management”.

Il s’en prend en particulier à son président, le Français Antoine Bernheim, dont la rétribution est “inacceptablement élevée par rapport à ses homologues des autres assureurs européens”.

Selon Algebris, M. Bernheim touche une rémunération annuelle totale de 8,71 millions d’euros, soit autant que le directeur général d’Axa et 49% de plus que celle d’Allianz “sans une justification claire en termes de dimension de la société ou de création de valeur”.

Il pointe aussi son âge (83 ans), le plus élevé de tous les dirigeants du secteur et son absence de contacts avec les investisseurs.

Plus généralement, le fonds juge que la présence d’un président exécutif, de deux administrateurs délégués et d’un directeur financier inconnu constitue “une anomalie” dans le paysage européen de l’assurance.

Le fonds souhaite la présidence d’un président non exécutif, un seul administrateur délégué et un directeur financier “ayant une expérience internationale et forte réputation auprès des investisseurs institutionnels”.

L’autre angle d’attaque d’Algebris concerne la présence de la banque d’affaires Mediobanca au capital de l’assureur, craignant qu’elle freine son développement sur de nouveaux créneaux d’activités pour éviter sa concurrence.

Inédite, la fronde du fonds avait cependant été précédée d’alertes avec les critiques de la part d’analystes financiers, comme ceux de Merrill Lynch et Goldman Sachs, à la suite du plan industriel publié fin septembre qu’ils avaient jugé décevant.

Pour sa défense, l’assureur peut se prévaloir de 18 trimestres consécutifs de hausse de ses bénéfices et son nouveau plan industriel a été reconnu comme “un pas dans la bonne direction” par le fonds.

Il a aussi reçu l’appui du président de la fondation Cariplo, actionnaire à 1,6% de Generali, qui a fait part jeudi de “son jugement très positif du management de Generali et spécialement des deux administrateurs délégués”.

 25/10/2007 12:55:49 – © 2007 AFP