[25/10/2007 20:58:13] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont nettement grimpé jeudi, avec à la clé des records historiques à Londres et à New York, en réaction à la baisse des stocks pétroliers américains annoncée la veille et aux tensions géopolitiques persistantes. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre est monté jusqu’au record absolu de 90,60 dollars, dépassant largement sa précédente marque de référence de la semaine dernière, de 90,07 dollars. Il a aussi réalisé un record de clôture, en terminant à 90,46 dollars (+3,36 dollars). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a aussi enchaîné les records, franchissant pour la première fois 86 dollars puis 87 dollars tour à tour. Il est monté au record absolu à 87,59 dollars, avant de clôturer en hausse de 3,11 dollars à 87,48 dollars. “Les prix sont toujours soutenus par le rapport sur les stocks, à caractère haussier”, ont expliqué les analystes de la maison de courtage Sucden. Pour le deuxième jour consécutif, les opérateurs ont réagi au rapport du département américain de l’Energie (DoE) sur les stocks, qui a fait état d’un déclin surprise des réserves de brut, mais aussi d’essence et de produits distillés (diesel et le fioul de chauffage). Les stocks de brut on baissé de plus de 5 millions de barils, et les stocks d’essence et de produits distillés ont baissé d’environ 2 millions de barils chacun. Les opérateurs, qui depuis vendredi dernier liquidaient une partie de leurs positions dans l’hypothèse d’un ralentissement de la croissance mondiale de nature à affecter la demande pétrolière, ont été prompts à changer leur fusil d’épaule. Les inquiétudes diffuses quant à d’éventuelles pénuries cet hiver, pic de consommation de produits de chauffage dans l’hémipshère nord, ont été réveillées par ce rapport du DoE. A ces données s’ajoutent les tensions géopolitiques, qui continuent de fournir une excuse aux courtiers pour acheter. Selon le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, une intervention de la Turquie dans le nord de l’Irak aura lieu dès que “la situation l’imposera”, pour déloger de leurs bases les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les affrontements armés n’ont pour l’heure pas affecté le transit du pétrole irakien via la Turquie, rapportent les analystes du secteur, mais il est à craindre que cette région soit encore plus déséquilibrée par une initiative militaire turque. Les investisseurs se sont aussi alarmés des tensions entre l’Iran et la communauté internationale, particulièrement les Etats-Unis. Washington a imposé jeudi des sanctions aux militaires iraniens, dont une unité d’élite de l’armée, et à trois banques détenues par l’Etat, accusées de soutenir le terrorisme. “Tout se produit en même temps, il y a de nouvelles inquiétudes liées à ces sanctions contre l’Iran et la crainte que l’Opep ne parvienne pas à accroître suffisamment sa production pour répondre à la demande”, a expliqué M. Flynn. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole avait décidé en septembre d’augmenter au 1er novembre sa production de 500.000 barils par jour. Selon le Wall Street Journal, son secrétaire général Abdallah El-Badri a affirmé que le cartel ne parlait pas d’une autre augmentation. Par ailleurs, est attendue une nouvelle baisse des taux d’intérêt mercredi prochain aux Etats-Unis. S’il se concrétise, ce geste de la Réserve fédérale pourrait être perçu comme le signe que l’économie américaine est en piteux état, de quoi relancer les spéculations sur un ralentissement de la demande pétrolière. S’il est perçu au contraire comme de nature à relancer l’économie, il pourrait stimuler les cours, désormais à un pas du seuil symbolique de 100 dollars. |
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