Les artisans critiques sur les propositions de la commission Attali

 
 
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L’Union professionnelle artisanale (UPA) s’est montrée très critique jeudi lors de son congrès à l’égard des propositions de la commission Attali concernant la grande distribution estimant que leur application mettrait en péril l’existence du commerce de proximité. (Photo : Eric Feferberg)

[25/10/2007 17:32:11] PARIS (AFP) L’Union professionnelle artisanale (UPA) s’est montrée très critique jeudi lors de son congrès à l’égard des propositions de la commission Attali concernant la grande distribution estimant que leur application mettrait en péril l’existence du commerce de proximité.

“Nous vous demandons d’être très prudents sur les propositions de la commission Attali que je me permets de qualifier de simplistes”, a déclaré le président de l’UPA Pierre Martin en s’adressant au Premier ministre François Fillon, présent au congrès.

“Nous ne sommes pas hostiles à examiner les évolutions nécessaires des lois Royer, Raffarin et Galland”. “Mais ceci doit se faire dans le cadre d’une véritable concertation avec tous les acteurs et notamment ceux de l’économie de proximité”, a-t-il ajouté devant quelque 600 congressistes.

La Commission pour la libération de la croissance française (CLCF), présidée par Jacques Attali, propose notamment la suppression des lois Galland et Royer-Raffarin sur le commerce et l’implantation des grandes surfaces, ce qui aboutirait notamment à la fin de l’interdiction de la revente à perte.

La commission souhaite également restaurer la liberté des négociations commerciales entre distributeurs et fabricants.

Des mesures “suicidaires” qui, si elles venaient à être appliquées, “conduiraient à opposer artisanat, commerce de proximité et fabricant d’un côté, grande distribution de l’autre”, a fustigé le numéro un de l’UPA qui a trouvé un allié en la personne de Jean-Pierre Raffarin, venu participer aux débats.

“Ce qui est dangereux dans ce que propose la commission Attali, c’est cette logique unique. A logique unique, pensée unique”, a critiqué à son tour l’ancien Premier ministre. “Evidemment, il faut une offre commerciale pluraliste”, a-t-il dit, jugeant aussitôt “très préoccupante” l’économie “de nivellement” que propose selon lui la commission Attali.

“Vous ne devez pas avoir peur du débat. Quand il n’y a pas de débat, il n’y a pas d’idées neuves”, a estimé M. Fillon. Il a affirmé que “les évolutions” législatives devaient “être réfléchies, étudiées, examinées en toute concertation et en toute transparence”, assurant que “le point de vue des artisans ne serait pas ignoré”.

Selon M. Fillon, “il est hors de question d’opposer les structures de proximité à la grande distribution mais il est hors de question aussi de ne rien faire”.

S’agissant spécifiquement des lois Royer et Raffarin, le Premier ministre a reconnu que “beaucoup pensent qu’elles n’ont pas permis de protéger le commerce de proximité et entraîné la concentration des grandes enseignes de distribution (…) au détriment du pouvoir d’achat du consommateur”.

En ouverture du congrès, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait “incité” les artisans à utiliser les mesures votées cet été dans le “paquet fiscal”, notamment l’exonération des heures supplémentaires. Elle a aussi mis en exergue la fusion ANPE-Unedic, qui permet aux artisans comme aux demandeurs d’emploi d’avoir “un interlocuteur unique”.

 25/10/2007 17:32:11 – © 2007 AFP