La
figue de barbarie ou «soltan el ghella» ou encore «el hindi» dans notre
arabe dialectal pourrait, dans un proche avenir, non seulement envahir les
étalages des rayons des supermarchés mais aussi hors des frontières
nationales. C’est du moins l’ambition de Mohamed M’hedhbi, un jeune
agriculteur d’El Mhedhba, sise à Grombalia, dans le gouvernorat de Nabeul,
présent au SIAMAP, où il occupe un petit stand de quelques mètres carrés,
dans un coin du hall N 3.
En fait, vendre des figues de barbarie n’a rien d’original dans l’absolu
puisque nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, habitués à en
acheter en été, sa saison de prédilection. L’originalité réside dans le fait
que les figues de barbarie proposées par Mohamed M’hedhebi sont d’abord sans
épines et disposées dans des étuis transparents qui pourraient fortement
attirer le consommateur. L’étui de trois pièces est proposé à 750 millimes
alors que celui de 6 belles figues de barbarie est vendu à 1.500 millimes.
Pour Mohamed, il s’agit là d’un prix de promotion puisque le coût de revient
est supérieur.
Sans être de formation de quelque sorte en agriculture, Mohamed a profité de
la propriété de la famille pour monter son projet, et il espère en faire un
exemple à suivre. Pour cela, il demande à bénéficier d’une assistance
financière des pouvoirs publics pour concrétiser son projet.
Selon lui, les étuis qu’il utilise sont importés d’Espagne et la pièce coûte
pas moins de 200 millimes. Il invite les industriels tunisiens à les
fabriquer localement.
Les figues de barbarie proprement dites reviennent à quelque 500 millimes la
pièce conditionnée. Ensuite, il faudrait entretenir ce cactus par une
irrigation «goûte à goûte», et cela coûte de l’argent aussi. ‘’Dès que le
cactus fleurit au mois de juin, nous procédons à enlever les fleurs’’, dit
Mohamed qui affirme que de cette manière, la production sera meilleure plus
tard et sera mûre à partir du mois de septembre. La production pourrait
continuer jusqu’au mois de janvier.
La production de figue de barbarie ne date pas d’aujourd’hui au Cap Bon.
Avant on s’en servait comme paravent pour protéger les orangers contre le
vent.
Optimiste, Mohamed M’hadhbi estime que le marché local est bien capable
d’absorber une bonne quantité de ces figues de barbarie d’une qualité
supérieure. Le reste serait écoulé à l’étranger, surtout en France.
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