[27/10/2007 13:23:06] PARIS (AFP) L’Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert un nouveau volet dans son enquête sur les délits d’initiés présumés au sein d’EADS, soupçonnant désormais le groupe d’avoir diffusé entre fin 2005 et début 2006 des “informations trompeuses” au marché, a rapporté samedi Le Monde. Certains dirigeants du groupe d’aéronautique et de défense, dont Noël Forgeard, ancien coprésident, devraient ainsi être auditionnés à nouveau par l’AMF, affirme le journal qui ne cite pas ses sources, mais évoque “un proche du dossier”. L’AMF n’a pas souhaité commenter l’information. EADS “n’a rien a se reprocher dans la communication financière et a toujours informé les marchés à temps”, a assuré de son côté à l’AFP le porte-parole du groupe. “De la part de l’AMF, nous n’avons jusqu’ici reçu aucune information sur des accusations ou des résultats, qu’ils soient provisoires ou définitifs, de l’enquête en cours”, a-t-il ajouté. “Nous coopérons pleinement et en toute transparence avec l’AMF et lui fournissons sans délai toutes les informations qu’elle sollicite. Nous n’avons rien à cacher”, a-t-il relevé. Selon Le Monde, les patrons d’EADS auraient averti trop tard le public des retards de fabrication de l’A380. A la mi-juin 2006, l’annonce des difficultés de fabrication de cet avion très gros porteur avait fait plonger le cours de l’action de 26%. Les sociétés doivent communiquer “aussitôt que possible” les informations “susceptibles d’avoir une influence significative” sur les cours, a expliqué, à plusieurs reprises, Michel Prada, le président de l’AMF. “Il y a deux façons de tromper le marché, soit en ne disant pas des choses que l’on devrait dire, soit en laissant dire des choses exagérément optimistes”, commente la source citée par Le Monde. L’AMF et la justice enquêtent sur un possible délit d’initiés commis par les principaux dirigeants et actionnaires privés d’EADS lors de la vente massive d’actions fin 2005-début 2006 avant l’annonce des graves difficultés du groupe européen, qui avait fait plonger le titre en Bourse. “En mars 2006, EADS tenait encore des propos rassurants sur sa filiale Airbus (qui construit l’A380 Ndlr) auprès d’analystes financiers”, relève Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), citée par le journal. “Tout de même, à l’époque les dirigeants d’EADS devaient bien se douter des problèmes d’Airbus”, juge Mme Neuville, qui évoque une présentation du groupe faite le 13 mars à New York lors d’un forum d’investisseurs. L’Adam avait demandé le 17 octobre à l’AMF d’étendre son enquête sur EADS à de possibles manipulations de cours et informations trompeuses des banques Morgan Stanley et JP Morgan. Selon Mme Neuville, Morgan Stanley et JP Morgan ont placé sur le marché des actions EADS vendues par l’allemand Daimler alors que les analystes de ces deux banques d’affaires avaient relevé leurs recommandations sur ces titres quelques jours plus tôt. |
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