[29/10/2007 19:26:02] PARIS (AFP) Le groupe agroalimentaire français Danone a annoncé lundi avoir vendu comme prévu au groupe américain Kraft Foods son pôle biscuit et produits céréaliers, dont les célèbres Petits LU, pour 5,3 milliards d’euros. Le conseil d’administration de Danone, numéro un mondial des produits laitiers frais, “a décidé d’approuver définitivement l’opération” suite à l’accord de négociation exclusive entre les deux groupes, annoncé le 3 juillet, selon un communiqué. Le contrat a été signé “par les deux groupes”. Cette vente reste “soumise à la réalisation de certaines conditions suspensives, notamment l’obtention des autorisations requises en matière réglementaire dans les différents pays concernés (y compris la Commission européenne)”, ajoute le communiqué. Le 19 septembre, la Commission européenne a repoussé au 9 novembre la date limite à laquelle elle rendra sa décision. Bruxelles s’était initialement donné jusqu’au 24 octobre pour décider soit de donner son feu vert à l’opération, soit de lancer une enquête approfondie. La prolongation est due à des aménagements proposés par les entreprises afin d’éviter des problèmes de concurrence, une procédure usuelle qui ne présage pas de la décision finale de Bruxelles. Les deux groupes “coopèrent activement avec l’objectif de clôturer l’opération d’ici la fin de l’année”, affirme Danone. Cette cession porte sur un chiffre d’affaires consolidé d’environ deux milliards d’euros réalisé dans 20 pays. Elle ne concerne pas les participations de Danone dans les biscuits en Amérique Latine (Bagley) et en Inde (Britannia). L’activité biscuits et produits céréaliers comptait fin 2006 quelque 15.000 employés dans le monde. Les principales marques internationales de cette division sont LU, Petit Déjeuner, Cracotte, Ourson, Mikado, Pepito et Tuc. LU France, qui compte près de 3.000 employés, possède trois entrepôts et neuf usines à Nantes, Granville (Manche), Vervins, Charleville (Ardennes), Jussy, Château-Thierry (Aisne), Cestas (Gironde), Besançon et Toulouse. Kraft Foods s’est engagé à “n’annoncer aucune fermeture de site industriel en France dans les trois ans suivant la signature définitive des accords”, selon l’accord du 3 juillet. Danone indiquait alors que l’Américain prévoyait “le maintien des activités européennes (…) dans une entité européenne distincte dont le siège sera en France et qui restera pilotée par l’équipe de management actuelle”. Le Premier ministre François Fillon avait estimé qu’il n’y avait “pas de raison de s’opposer” à cette vente, jugeant que l’Etat ne devait intervenir qu’en cas de “menace sur l’emploi” ou s’agissant de “secteurs stratégiques”. Pour le PDG du groupe Danone, Franck Riboud, cette vente est une “opération stratégique” et la perte de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an sera remplacée par “deux ans de croissance” dans les produits laitiers et les eaux en bouteille, où il est numéro 2 mondial du secteur derrière le Suisse Nestlé. Une semaine après avoir annoncé la vente de ses biscuits à Kraft Foods, Danone avait lancé en juillet le rachat, pour 12,3 milliards d’euros, du numéro un européen de la nutrition pour bébé, le groupe néerlandais Numico, avec l’objectif de devenir le champion des “aliments bons pour la santé”. |
||
|