[29/10/2007 22:21:25] NEW YORK (AFP) L’euro a dépassé lundi le seuil de 1,44 dollar pour la première fois depuis sa création sur le marché des changes, contre un billet vert affaibli par les perspectives de ralentissement économique et de baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis. L’euro a grimpé vers 08H10 GMT jusqu’à 1,4438 dollar, un prix jamais atteint depuis sa création en 1999. Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), il se repliait légèrement par rapport à ce sommet, à 1,4422 dollar. Il a grimpé de plus de 6% depuis le début du mois de septembre. Sur un an, il s’est apprécié d’environ 14%. Parallèlement, la monnaie unique a aussi progressé contre le yen (jusqu’à 165,49 yens, un plus haut depuis dix jours) et contre la livre sterling (à 0,7019 livre pour un euro, un plus haut depuis un mois). Le dollar pour sa part a touché des plus bas contre d’autres devises que l’euro. Le dollar canadien a franchi la barre des 1,05 dollar américain, pour la première fois depuis 47 ans. Il est monté à 1,0509 dollar US. Le dollar index, indice mesurant la valeur du billet contre un panier de devises (dont l’euro, la livre, le yen et le dollar canadien), a pour sa part touché un plus bas historique, à 76,77 points. L’économie américaine, plombée par la déliquescence du marché immobilier, devrait accuser un ralentissement sévère au quatrième trimestre, quand les effets de la baisse de l’immobilier et de la crise du crédit qui a frappé les marchés pendant l’été se feront sentir sur la consommation. La croissance du troisième trimestre sera publiée mercredi avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Elle devrait afficher une progression en rythme annuel de 3,1%. “Le troisième trimestre sera très probablement le dernier affichant une croissance supérieure à son potentiel”, avertit Lee Hardman, économiste à la Bank of Tokyo-MUFJ. En conséquence, les marchés parient que la Fed agira préventivement dès mercredi en baissant son taux d’intérêt directeur, pour donner un peu d’oxygène à la croissance et tenter d’empêcher une récession. La Fed avait déjà baissé en septembre son taux directeur, de 5,25 à 4,75%. Elle devrait cette fois-ci le porter à 4,50%, voire, selon certaines spéculations, à 4,25%. “La probabilité d’une baisse de 50 points de base d’un coup a augmenté avec la publication récente de données économiques médiocres, en particulier en provenance du marché immobilier”, soulignent les économistes de la banque Barclays Capital. Cette baisse des taux diminuera le rendement du dollar, et donc l’incitation à investir aux Etats-Unis. Elle diminuera en conséquence la demande pour le billet vert. Alors que les déboires de l’économie américaine monopolisent l’attention, les perspectives pour la zone euro ne constituent pas encore un sujet d’inquiétude majeur sur le marché des changes. Certains indicateurs économiques ont pourtant montré un ralentissement de l’activité dans l’industrie, et les premiers signes de pessimisme dans les milieux d’affaires. Publié la semaine dernière, l’indice PMI manufacturier de la zone euro a par exemple baissé à son plus bas niveau depuis août 2005 en octobre. De même, le baromètre de l’institut de conjoncture allemand Ifo, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, a reculé. La vigueur de l’euro elle-même est souvent citée comme une difficulté supplémentaire, par exemple chez les exportateurs qui voient diminuer partiellement leur compétitivité. Pour autant, la Banque centrale européenne (BCE) ne semble pas près de baisser son taux directeur, pour l’heure établi à 4%. |
||
|