Safran choisit Gores Group pour le cession de Sagem Communications

 
 
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Le logo de Safran (Photo : Franck Fife)

[29/10/2007 19:58:51] PARIS (AFP) Le groupe français de hautes technologies Safran a choisi le fonds d’investissement américain The Gores Group pour céder sa filiale Sagem Communications (haut débit, décodeurs et fax) pour une valeur d’entreprise de 383 millions d’euros, ont indiqué les deux groupes lundi dans un communiqué.

Safran a reçu “une offre irrévocable” du Gores Group et lui a consenti “une exclusivité de négociation”. La finalisation est attendue “dans les prochains mois, après consultation de l’ensemble des organes sociaux et obtention des autorisations administratives”.

Le fonds deviendra actionnaire majoritaire et “sera rejoint par des actionnaires minoritaires, dont Safran et un groupe important de salariés (cadres, FCPE salariés…)”, explique le communiqué.

L’intersyndicale CFDT-CFE-CGC-CFTC-CGT-FO de Sagem Communications, qui compte 6.500 salariés dont 2.400 en France, s’oppose depuis plusieurs semaines à toute vente de la société et les salariés ont cessé le travail pendant une heure jeudi dernier.

Le groupe a réuni lundi après-midi 1.500 salariés de région parisienne de la société pour leur annoncer la nouvelle, “dans une ambiance houleuse”, a indiqué une source syndicale à l’AFP.

“Les salariés ont fait part de leur colère contre ce passage sous le contrôle d’un fonds de pension américain deux ans après avoir été mariés à Snecma, sans garantie sur la durée de l’engagement de Safran dans le nouveau tour de table”, a précisé un responsable de la CGT.

L’intersyndicale devrait réagir “très rapidement”, a-t-on ajouté de même source.

Safran, issu de la fusion du motoriste d’avions Snecma et de l’électronicien Sagem en 2005, pourrait garder 10% environ de la société et les actionnaires salariés regroupés dans Club Sagem (environ 7,5% de Safran) pourraient prendre de 5 à 10%, selon les informations communiquées aux syndicats.

L’équipe de direction actuelle autour du PDG Patick Sevian prendrait de 6 à 8%.

“Nous avons recherché une solution qui assure le meilleur des avenirs à Sagem Communications et à ses salariés, et qui préserve les intérêts de ses clients comme des actionnaires de Safran”, a déclaré Jean-Paul Herteman, président du directoire de Safran, cité dans le communiqué.

Les dirigeants de Gores ont souligné qu’il allaient “s’employer à donner les moyens de son développement” à la société, actuellement bénéficiaire, qui pèse environ 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2007. Elle vise 1 milliard d’euros de plus avec des acquisitions dans les décodeurs, la domotique et les produits grands publics, selon une source syndicale.

Le groupe Safran s’est engagé récemment dans d’autres restructurations des sociétés issues de Sagem.

Il s’efforce de redresser l’activité de téléphones mobiles, lourdement déficitaire, avant une probable cession. Dans la branche Défense Sécurité, il négocie l’intégration de sa filiale Monetel (terminaux de paiement) dans une société commune contrôlée par le groupe Ingenico.

Le désengagement de la communication actuellement en cours relance les spéculations sur l’avenir du groupe. Des rumeurs récurrentes font état d’une fusion possible avec le groupe d’électronique de défense Thales.

Mais Thales, comme le groupe européen EADS, ont fait part de leur intérêt pour racheter les activités de la branche Défense Sécurité (avionique et optronique), ce qui ne laisserait plus à Safran que les moteurs et équipements aéronautiques de l’ancienne Snecma.

 29/10/2007 19:58:51 – © 2007 AFP