Les banques allemandes vont publier leurs résultats dans un climat incertain

 
 
CPS.HMR15.301007100027.photo00.quicklook.default-245x166.jpg
Logo de la banque IKB à Berlin (Photo : Barbara Sax)

[30/10/2007 09:21:06] FRANCFORT (AFP) Les principales banques allemandes, touchées par les turbulences créées par la crise financière, s’apprêtent à dévoiler leurs résultats du troisième trimestre alors que l’incertitude persiste sur ce qu’elle va exactement leur coûter.

Le marché a été échaudé par la multiplication des mauvaises nouvelles ces dernières semaines, où plusieurs grands noms de la banque –Citigroup, Bank of America, Merrill Lynch aux Etats-Unis–, ou encore UBS en Suisse, ont subi de plein fouet l’impact de la crise des prêts hypothécaires à risque américains, avec des bénéfices en chute libre.

Le secteur bancaire allemand a été particulièrement ébranlé par la tourmente, avec la banque publique régionale SachsenLB et IKB, spécialiste du financement aux PME, qui ont frôlé la faillite après s’être aventurés sur le marché du “subprime”.

Le premier établissement du pays, Deutsche Bank, annoncera ses résultats mercredi. Il sera suivi une semaine plus tard par Commerzbank et la banque immobilière Hypo Real Estate, puis par la banque postale Postbank et le bancassureur Allianz le vendredi 9 novembre.

Les deux plus grandes banques du pays, Deutsche Bank et Commerzbank, ont déjà largement préparé le terrain pour calmer les inquiétudes: Deutsche Bank a dévoilé au début du mois des chiffres provisoires, avec une hausse de son bénéfice net sur la période à 1,4 milliard d’euros, une performance obtenue grâce à un crédit d’impôts et aux revenus tirés de la vente de bâtiments à New York. La banque a quand même subi des charges de 2,2 milliards liées à la crise.

Commerzbank avait prévu une provision de 80 millions d’euros pour couvrir les pertes liées à la crise. Mais son patron, Klaus-Peter Müller, a reconnu récemment au détour d’une interview que cette somme ne suffirait pas. Il a certes maintenu la prévision d’un bénéfice net d’au moins 1,5 milliard d’euros cette année, mais sans parvenir à calmer les esprits. L’action Commerzbank a décroché en Bourse après cette annonce.

Deutsche Bank a aussi vu son titre reculer lorsque son patron, Josef Ackermann, a indiqué la semaine dernière qu’il pourrait participer au projet de grandes banques américaines de racheter des créances qui ne trouvent actuellement pas preneurs, afin de restaurer la liquidité sur le marché des crédits structurés.

Le titre Allianz a de son côté souffert de rumeurs d’avertissement sur résultat. Konrad Becker, analyste chez Merck Finck, estime toutefois cette hypothèse peu probable. Il juge l’objectif du groupe d’un bénéfice net d’environ 8 milliards d’euros “toujours réaliste” mais estime en revanche que la filiale bancaire du groupe, Dresdner Bank, devrait tomber dans le rouge.

Les analystes de l’agence de notation financière Fitch se montrent également relativement confiants. Même si la croissance de leurs bénéfices devraient ralentir, “les principales banques allemandes sont en bonne position pour absorber les ajustements requis” suite à la crise, “étant donné leur forte capitalisation et le degré de diversification” de leurs activités. La plupart d’entre elles sont très actives dans la banque de détail, ce qui leur assure une source de revenus réguliers à côté de ceux tirés de la banque d’affaires et d’investissement, plus volatils.

Mais il pourrait suffire que les banques annoncent des dépréciations d’actifs ou des pertes dans les activités liées au crédit plus importantes que prévu pour que les investisseurs s’affolent.

D’autant que certaines, comme Postbank ou Allianz, ont reconnu être indirectement exposées au secteur du “subprime”, mais sans chiffrer précisément ce que cela pourrait leur coûter, une incertitude qui n’a pas rassuré le marché.

 30/10/2007 09:21:06 – © 2007 AFP