Toyota fête ses 50 ans aux Etats-Unis, plus fort que jamais

 
 
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Concessionnaire Toyota à Miami (Photo : Robert Sullivan)

[30/10/2007 09:38:43] CHICAGO (AFP) Toyota fête cinquante ans d’implantation aux Etats-Unis, si réussis qu’il est difficile aujourd’hui d’imaginer une époque où les trois constructeurs américains GM, Ford et Chrysler détenaient encore 95% du marché.

Près de 50% du marché des véhicules neufs vendus aujourd’hui aux Etats-Unis sont détenus par des constructeurs étrangers, et Toyota, qui a dépassé Chrysler l’an dernier en termes de volumes écoulés, pourrait bien rattraper cette année Ford, le 2e constructeur américain.

La montée en puissance de Toyota aux Etats-Unis – 2,5 millions de véhicules vendus en 2006 – incarne le succès d’un modèle économique typique des constructeurs étrangers.

“La première salve, ça a été les prix. Puis les véhicules économes en carburant. Ensuite ça a été une salve en terme de qualité. Et à chaque fois, les constructeurs japonais ont consolidé leurs positions”, résume David Cole, directeur du Centre de recherches pour l’automobile.

Du côté des Big Three, “ce qui s’est passé depuis est l’incapacité à concurrencer des groupes solides financièrement, d’amplitude mondiale et avec des coûts fixes sensiblement moins élevés”, ajoute cet observateur.

Pourtant, les débuts américains de Toyota n’auguraient pas d’un tel succès. La Toyopet, lancée le 31 octobre 1957, a fait un flop, confortant la mauvaise réputation d’alors des produits japonais: bas prix mais mauvaise qualité.

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Le premier siège de Toyota aux Etas-Unis, à Hollywood en 1957

Utilisée par les taxis japonais d’après-guerre, peu confortable et aux lignes grossières, la Toyopet était “bruyante, et faisait des sons inquiétants” en montée, reconnaîtra plus tard Toyota.

Face à ce piètre outsider, General Motors, Ford et Chrysler étaient en plein âge d’or, jouissant de leur réputation de hérauts de “la belle américaine”, élégante et confortable.

En 1965, Toyota a vendu à peine 2.314 Toyopet lorsqu’il la remplace par la Corona, un modèle conçu pour les routes et les consommateurs américains.

La Corona connaît un succès immédiat, propulsant Toyota en 2e place des voitures d’importation en 1969, mais le constructeur est encore loin derrière l’Allemand Volkswagen, qui écoule cinq fois plus de voitures aux Etats-Unis.

Une autre étape est franchie dans les années 70, décennie de la crise énergétique et économique, qui va donner un nouvel attrait aux voitures bon marché des constructeurs japonais. Chez les américains, Chrysler évite la faillite grâce à un renflouement public de 1,5 milliard de dollars.

Mais si les constructeurs japonais ont avancé aux Etats-Unis grâce à leurs prix attractifs, les Big Three sont responsables d’une grande partie de leurs maux, estime Jeremy Anwyl, président du cabinet d’études Edmunds.com.

“Quand vous regardez les véhicules des Big Three, ça a été désastre après désastre”, résume-t-il. “Les moteurs étaient prévus pour durer 30.000 miles (48.000 km, ndlr), et il a fallu une quinzaine d’années avant que cela ne change”.

Quand les Big Three se sont saisi de leurs problèmes de qualité, un nouveau tournant économique, au début des années 2000, a fait flamber les prix du pétrole et du carburant.

Les consommateurs se sont désintéressés des 4×4, le fond de commerce des Big Three, trop consommateurs en carburant.

Leurs parts de marché, à plus de 70% dans les années 80 et 90, sont tombées à 66% en 2000. Parallèlement, des milliers d’emplois ont été supprimés et des usines fermées, tandis que certains analystes voyaient une faillite possible chez les Big Three.

Dans ce contexte, le syndicat de branche UAW a concédé le mois dernier un accord avec GM pour réduire le décalage en matière de coûts fixes avec les constructeurs japonais. Des concessions similaires sont en cours d’adoption chez Chrysler, ce qui devrait aussi être suivi chez Ford.

 30/10/2007 09:38:43 – © 2007 AFP