UBS dans le rouge au 3e trimestre en raison du “subprime”

 
 
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Logo d’UBS à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[30/10/2007 09:26:31] ZURICH (AFP) La première banque suisse UBS a confirmé mardi la perte nette de 830 millions de francs suisses, en raison de ses investissements dans le “subprime”, mais est restée très prudente sur les perspectives pour le reste de l’année.

“Notre résultat du troisième trimestre a été de toute évidence décevant”, a admis le directeur général Marcel Rohner .

UBS “devrait retourner à la profitabilité” d’ici la fin de l’année, a-t-il indiqué lors d’une conférence téléphonique. Mais “il paraît peu probable que (l’activité) banque d’investissement affiche (des résultats) positifs au quatrième trimestre”, a précisé M. Rohner.

La dixième banque mondiale a réalisé une perte nette de 830 millions de francs suisses (494,6 millions d’euros) au troisième trimestre, contre un bénéfice net de 2,199 milliards un an plus tôt, a-t-elle annoncé.

La perte d’exploitation avant impôts s’établit à 726 millions, un chiffre dans la fourchette des 600 à 800 millions de pertes annoncé lors de l’alerte sur résultat le 1er octobre.

Cette annonce a été froidement accueillie par la Bourse suisse, où le titre UBS perdait 1,45% à 61,25 francs suisses dans la matinée, dans un marché en légère baisse (-0,39%).

Les mauvais résultats au troisième trimestre sont dus aux dépréciations d’actifs à hauteur de 4,2 milliards dans l’activité banque d’investissement qui a subi la crise des crédits hypothécaires à risques aux Etats-Unis (“subprime”).

L’activité banque d’investissement a ainsi enregistré une perte de 3,680 milliards sur la période, contre un bénéfice avant impôt de 1,083 milliard il y a un an.

Le rétablissement à court terme de cette activité paraît peu probable, a indiqué M. Rohner. “Cela dépendra de la manière dont va évaluer l’économie américaine et le marché immobilier aux Etats-Unis”, a-t-il souligné.

Certains scénarios “indiquent que la crise (du “subprime”) est en train de se calmer, mais d’autres scénarios pointent vers des perspectives plus sérieuses”, a-t-il ajouté.

Malgré des chiffres conformes aux précédentes annonces, UBS, qui détient toujours 19,5 milliards d’actifs dans les crédits immobiliers à risques, n’a pas réussi à dissiper le doute quant à une nouvelle dépréciation d’actifs.

Le quotidien dominical suisse Sonntag avait affirmé que la banque risquait de subir au quatrième trimestre une dépréciation supplémentaire de 3 milliards.

En réaction, UBS avait indiqué le même jour que l’activité “Revenu fixe, change et matières premières” restait exposée à “une détérioration ultérieure des marchés du logement et hypothécaire aux Etats-Unis ainsi qu’à une baisse des notations des titres hypothécaires”.

Cette détérioration “pourrait entraîner des correctifs de valeurs supplémentaires”, avait indiqué UBS.

Au troisième trimestre, le produit net bancaire s’établit en recul de 41% (bien 41%) à 6,169 milliards de francs suisses. Le rendement des fonds propres depuis le début de l’année a atteint 20,7%, contre 26% un an plus tôt, tandis que l’afflux net d’argent frais s’est établi à 38,3 milliards (-8,6%).

Le total des actifs gérés par la banque a atteint 2.484 milliards de francs, en hausse de 10%.

Sur les neuf premiers mois, UBS affiche un bénéfice net en recul de 8% à 8,067 milliards.

L’activité gestion de fortune globale et banque d’affaires a réalisé un bénéfice avant impôts de 2,388 milliards au troisième trimestre, en hausse de 2% par rapport au deuxième trimestre.

L’activité gestion d’actifs s’est établie à 369 millions, contre 66 millions au deuxième trimestre. Ce dernier chiffre tenait compte des frais de 384 millions liés à la liquidation du fonds du fonds spéculatif (“hedge fund”) Dillon Read Capital Management (DRCM).

 30/10/2007 09:26:31 – © 2007 AFP