[30/10/2007 14:08:43] BERLIN (AFP) Ils sont de plus en plus nombreux en Allemagne à trouver ou retrouver un travail, les chiffres du chômage pour octobre au plus bas depuis douze ans le prouvent, suscitant l’espoir d’un vrai regain de la consommation des ménages. Le taux de chômage brut est descendu à 8,2% en octobre, a indiqué l’Agence pour l’emploi mardi, et le nombre de sans-emplois à 3,43 millions, passant sous la barre des 3,5 millions pour la première fois depuis juin 1995. Cela fait plusieurs mois que les nouvelles sont bonnes sur le marché du travail, à la faveur d’une croissance économique qui, enfin, crée des emplois. Elle semble loin, l’époque noire des cinq millions de chômeurs – chiffre fatidique atteint début 2005, quand le taux frôlait les 13%. Autre motif de satisfaction, le nombre de “vrais” emplois, soumis à cotisations sociales (en opposition aux petits boulots et autres jobs d’appoint), continue lui aussi à grimper. “L’amélioration est pour de vrai”, commente Sylvain Broyer, économiste chez Ixis CIB, là où son collègue de Bank of America Holger Schmieding parle même de “mini-miracle”. Et la dynamique est bien partie pour continuer, même si le rythme va ralentir un peu. “La bonne conjoncture reste stable”, selon Heinrich Alt, le directeur de l’Agence pour l’emploi. Fin 2008, le nombre de chômeurs devrait tomber à 3,3 millions, prévoit le gouvernement, malgré une légère décélération de la croissance économique. Le corollaire logique de la baisse du chômage, un regain de la consommation de ménages dont les perspectives d’avenir se dégagent, se fait pourtant attendre. Certes, le moral des consommateurs a connu une nette amélioration cette année, mais les Allemands, rendus prudents par plusieurs années de vaches maigres, sont toujours réticents à ouvrir leur porte-monnaie. Dans les mois à venir, pour beaucoup d’économistes, la baisse du chômage va enfin se traduire par une plus grande propension à dépenser. “L’amélioration continue du marché du travail va soutenir la demande des ménages en 2008”, prédit ainsi Timo Klein, du bureau d’études Global Insight. C’est également le pari que fait le gouvernement. Le ministre de l’Economie Michael Glos a expliqué la semaine dernière que la demande intérieure allait prendre le pas sur l’export comme moteur de l’économie en 2008. Une évolution bienvenue alors que l’euro fort cause du souci aux exportateurs. Mais il subsiste un obstacle à la réalisation de ce beau scénario: la hausse des prix d’une série de produits, en tête des denrées alimentaires comme le lait ou le beurre, ou encore l’énergie, qui fait peur aux Allemands et douche leur ardeur à la dépense. C’est la conclusion à laquelle arrive l’institut GfK, qui publie tous les mois un baromètre de la consommation très regardé. En octobre, les craintes d’inflation ont nettement pesé sur le moral des foyers. Ainsi pour M. Schmieding, c’est seulement “après la stabilisation des prix du pétrole” que les Allemands feront leurs emplettes. Mêmes échos mardi du côté de Metro, distributeur numéro un du pays, dont le directeur financier Thomas Unger a reconnu que “la perception de l’inflation pourrait s’avérer un problème” à l’approche des fêtes de Noël, période traditionnellement faste pour le secteur. Le quatrième trimestre et ses fêtes de fin d’année serviront effectivement de test grandeur nature à la théorie d’un rebond de la consommation sous l’effet de la baisse du chômage. Chez Metro, on ne s’emballe pas et on attend “un Noël normal”, selon M. Unger. |
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