Agriculture : nouvelles opportunités sur le marché européen pour la tomate tunisienne

Agriculture : nouvelles opportunités sur le marché européen pour la tomate
tunisienne

Par Moncef MAHROUG

Avec 1,5% de part de marché, sur le plan international (derrière la
Californie -30%-, l’Italie -14,4%-, et la Chine -14,1%), la tomate
tunisienne est depuis quelques années sur une courbe ascendante, tant en
termes de volume et de qualité de production, que de positionnement à
l’international.

Ainsi en 20 ans (de 1987 à 2006), aussi bien la production (65.000 à 106.500
t), que les quantités exportées (8.800 à 18.115 t) et stockées (passées de 0
à 26.000 t) ont progressé notablement. Dans le même temps, la rentabilité
s’est améliorée, puisque l’augmentation de la production s’est accompagnée
d’une baisse du nombre d’usines de transformation de la tomate, passé de 41
à 34. De même, la capacité de transformation a assez fortement augmenté de
21.620 à 34.000 t, la productivité progressait elle aussi (de 24 à 45 t/ha),
alors que la superficie baissait dans le même temps de 20.500 à 18.600 ha).
Mais la tomate tunisienne a connu en même temps un certain développement
qualitatif, avec l’amélioration de la qualité et la diversification du
produit, certainement favorisée par l’engagement de 22 sur les 34 unités de
transformation dans des programmes de mise à niveau et la certification de
cinq d’entre elles (ISO 9000 et HACCP).

Jusque-là écoulée principalement dans ce que M. Hamadi Riadhi, ingénieur au
Groupement Interprofessionnel des Conserves Alimentaires (GICA), appelle le
«Triangle d’Or» -constitué de la Libye, de la Tunisie et de l’Algérie, qui
représentent «le plus grand marché consommant le concentré de tomate au
monde»-, la tomate tunisienne est désormais en position de pouvoir opérer
une grande percée en Union européenne.

En effet, explique M. Riahi, lors de l’atelier sur «le positionnement des
produits agricoles sur les marchés internationaux», organisé vendredi 26
octobre 2007, en marge du Salon International de l’Agriculture, du
Machinisme Agricole et de la Pêche (SIAMAP, 25-28 octobre 2007), «la baisse
des subventions européennes directes à la tomate de 50% va diminuer la
compétitivité» des industriels européens.

Or, estime cet expert, ni la Chine –«insuffisamment structurée pour
constituer un fournisseur digne de foi de l’Union européenne»-, ni la
Californie –«qui, craignant la sécheresse et la pénurie d’eau, ne peut
développer la culture de la tomate»- ne pouvant profiter de la difficulté à
s’approvisionner en tomate que pourrait affronter l’Union européenne à
l’avenir, une grande fenêtre d’opportunité s’ouvre la Tunisie sur ce marché.
Mais pour cela il lui faudra faire le choix de «produire pour
l’exportation», recommande M. Riadhi.