L’Allemagne veut profiter du gigantesque potentiel économique de l’Inde

 
 
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La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre indien Manmohan Singh, le 30 octobre 2007 à New Delhi (Photo : Raveendran)

[30/10/2007 18:40:26] NEW DELHI (AFP) La chancelière Angela Merkel a plaidé mardi en Inde pour que l’Allemagne, première économie européenne, profite à plein du gigantesque potentiel de développement du géant asiatique indien de plus en plus courtisé par les grandes puissances.

Après des voyages en Chine et au Japon cette année, Mme Merkel a entamé mardi sa première visite officielle en Inde, un partenaire économique qui commence à compter pour l’Allemagne. Leur commerce bilatéral a triplé en trois ans pour s’établir à dix milliards d’euros en 2006.

New Delhi et Berlin “ont convenu d’atteindre 20 milliards d’euros d’échanges annuels d’ici à 2012”, selon un communiqué.

Comme d’autres puissances européennes, telles que la France, l’Allemagne veut mettre fin à ce que Mme Merkel a qualifié de “plusieurs années de négligence de l’Allemagne” à l’égard de l’Inde, un colosse démographique à la croissance économique de plus de 9% par an.

“Le potentiel de coopération entre l’Allemagne et l’Inde n’a pas été encore complètement exploité”, a déploré Mme Merkel. Mais “je trouve que les portes nous sont ouvertes ici”, s’est-elle félicitée, relevant les gigantesques besoins d’infrastructures de l’Inde, évalués à 450 milliards de dollars.

A New Delhi, la chancelière a inauguré un convoi ferroviaire nommé “l’Express de la science” censé faire la démonstration des prouesses allemandes dans les biotechnologies, les hautes technologies, la pharmacie ou l’industrie spatiale.

Ce train circulera dans une dizaine d’Etats fédérés indiens. Le Premier ministre Manmohan Singh y a vu le symbole d’une nouvelle relation entre son pays et la “superpuissance mondiale de la technologie”.

“Il y a six milliards d’habitants sur Terre et nous avons besoin de la science et la technologie pour qu’à l’avenir tous puissent se sortir de la misère sans détruire la planète”, a plaidé Mme Merkel.

Un accord de coopération militaire a été paraphé. Le marché de l’armement en Inde, premier acheteur mondial parmi les puissances émergentes, est évalué à 30 milliards de dollars de contrats d’ici à 2012.

Les deux pays se sont engagés à doper leurs coopérations dans l’énergie, les sciences, les technologies, la culture et l’éducation.

Mme Merkel a rappelé que l’Inde, peuplée de 1,1 milliard d’habitants, avait cruellement besoin de nouvelles sources d’énergie, au moment où un accord de coopération dans le nucléaire civil scellé entre New Delhi et Washington est contesté par les communistes indiens alliés du gouvernement.

Accompagnée par 30 hommes d’affaires, la chancelière se rendra mercredi à la chambre de commerce germano-indienne à Bombay. Son directeur a insisté sur le potentiel qu’offre l’Inde aux investisseurs allemands.

“Il faut en mettre un coup, car nous, les Allemands, nous ne sommes pas seuls! Beaucoup d’autres vont venir. Si les Allemands viennent aujourd’hui, demain ce seront les Américains, après-demain les Français”, a martelé Bernhard Steinrücke sur la station allemande RBB-Inforadio.

De fait, l’Inde voit défiler depuis deux ans tous les dirigeants de la planète.

Le président américain George W. Bush avait fait le voyage en 2006, marquant le réchauffement des relations diplomatiques après la Guerre froide et les sanctions imposées pour les essais atomiques indiens en 1998.

Son homologue russe Vladimir Poutine, dont le pays est un allié militaire historique de l’Inde, était à New Delhi en janvier, succédant au chef de l’Etat chinois Hu Jintao et précédant le Premier ministre japonais.

Le président français Nicolas Sarkozy y est attendu en janvier 2008, deux ans après la visite de son prédécesseur Jacques Chirac.

 30/10/2007 18:40:26 – © 2007 AFP