[30/10/2007 19:20:01] PARIS (AFP) Le nombre de chômeurs inscrits fin septembre à l’ANPE a baissé de 1,4% sur un mois pour atteindre 1,94 million, selon le baromètre officiel, mais le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), seule référence internationale, ne sera connu que mi-novembre. Fin septembre, 1.942.600 personnes étaient inscrites dans la catégorie 1 de l’ANPE, qui sert de baromètre officiel depuis 1995 mais ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n’ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé. Cela représente un recul de 28.000 personnes comparé au mois d’août et de 192.000 sur un an (-9%), selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l’Economie et de l’Emploi. En un mois, l’ANPE a enregistré une baisse du nombre d’inscrits de 8,7% chez les 25-49 ans (-8,8% sur un an) et de 0,9% pour les plus de 50 ans (-10,3% sur un an). Pour les jeunes actifs de moins de 25 ans, qui connaissent un chômage élevé, surtout les hommes peu qualifiés, le nombre d’inscrits a reculé de 1,5% (-8,7% sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée, c’est-à-dire inscrits depuis au moins un an à l’ANPE, a diminué de 3% sur un mois et de 23,1% sur un an. Si on ajoute à la catégorie 1, les chômeurs prêts à accepter un temps partiel ou un CDD, la diminution du nombre d’inscrits est réduite à 0,8% à 2,08 millions de personnes fin septembre. Après des mois de polémiques, le ministère ne publie plus d’estimation mensuelle du taux de chômage par rapport à la population active au sens du BIT, seule référence pour les comparaisons avec les autres pays. Ce taux est désormais publié tous les trois mois. Le 12 novembre, l’Insee publiera le taux de chômage du deuxième trimestre au sens du BIT, produit selon un nouveau mode de calcul, et une courbe du taux de chômage depuis 2003 jusqu’au premier semestre 2007, conformément à un rapport remis en septembre à la ministre de l’Emploi Christine Lagarde. Ce rapport avait été commandé après les élections aux inspections des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) pour tenter de sortir de la polémique sur les chiffres du chômage avivée par la période électorale et la non-publication en mars de l’enquête emploi 2006 de l’Insee. Jeudi soir, la ministre de l’Economie et de l’Emploi Christine Lagarde s’est immédiatement réjouie de “la poursuite de la baisse du chômage, qui, entamée il y deux ans, s’est confirmée au cours du troisième trimestre 2007”. C’est “une très bonne nouvelle”, a-t-elle jugé dans un communiqué, en affirmant vouloir “concentrer son action et celle du service public de l’emploi” vers les jeunes, les plus de 50 ans et les chômeurs de longue durée. Mais les chiffres diffusés, qui ne comptabilisent que les inscrits, sont sensibles aux changements de règles intervenus depuis 2005 à l’ANPE notamment. Les données ANPE ont surestimé d’environ 20% la baisse du chômage ces dernières années, selon le rapport IGF/IGAS. L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) a pointé mardi “les dangers” de “ne commenter tous les mois que l’évolution des demandes d’emploi en fin de mois, au risque de l’identifier à celle du chômage, sans attendre le chiffre trimestriel du BIT”. Or, a regretté ce centre de recherches de Sciences Pô, “en l’absence du chiffre BIT, le citoyen se focalise sur les statistiques de l’ANPE qui donnent une mauvaise image du chômage”, car elles sont “toujours susceptibles de connaître une évolution biaisée par des changements dans la gestion des demandeurs d’emploi”. |
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