USA : la croissance atteint 3,9% au 3e trimestre malgré l’immobilier

 
 
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Chantier à Centreville (Photo : Paul Richards)

[31/10/2007 13:10:27] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine a légèrement accéléré au troisième trimestre, se hissant à 3,9% (en rythme annuel) après 3,8% au deuxième en dépit des déboires de l’immobilier, a indiqué mercredi le département du Commerce.

C’est la croissance la plus vigoureuse depuis le premier trimestre 2006. C’est aussi une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 3,1% du Produit intérieur brut (PIB).

La performance inattendue du troisième trimestre s’explique en effet par une bonne santé généralisée, à l’exception du secteur immobilier qui a amputé de plus d’un point la croissance, en affichant sa plus mauvaise performance en deux ans (-20,4%, ce qui est son septième trimestre de baisse consécutif).

L’immobilier américain souffre à la fois de l’explosion de la “bulle” créée pendant toutes les années où les taux d’emprunt étaient extrêmement bas, et de la crise du crédit qui a amplifié les difficultés des ménages les plus modestes.

La crainte des économistes est que ce retournement immobilier interminable ne finisse par contaminer le reste de l’économie, avec à la clé le spectre d’une récession. Mais pour le moment ce scénario ne s’est pas concrétisé.

Les dépenses de consommation ont rebondi après leur passage à vide du printemps pour redevenir le principal moteur de l’économie (+3% après +1,4%). La hausse est particulièrement marquée pour les achats de biens durables, comme des machines à laver par exemple (+4,4%).

A l’heure du dollar faible, les exportations ont bondi de 16,2%. Et même si les importations ont elles aussi augmenté (+5,2%), la balance commerciale est désormais devenue un facteur positif pour la croissance. Les économistes s’attendent à que cette situation perdure avec la dépréciation continue du billet vert.

Pour leur part, les entreprises ont fortement investi (+7,9% après +11%), surtout dans les infrastructures, et elles ont aussi continué à renflouer leurs stocks (+15,7 milliards de dollars), ce qui a ajouté l’équivalent de 0,36 point à la croissance.

La demande finale (le PIB moins les stocks) a ainsi progressé de 3,5% après +3,6% au trimestre précédent.

Du côté de l’inflation, les nouvelles sont également encourageantes. L’indice mesurant les prix lié au PIB a augmenté de 0,8% seulement, là où les analystes prévoyaient +2%.

L’indice le plus suivi par la banque centrale (Fed), à savoir celui lié aux dépenses de consommation (PCE) hors alimentation et énergie, a progressé de 1,8% après +1,4% au trimestre précédent.

Ces chiffres, publiés à quelques heures d’une décision très attendue de la Fed sur ses taux, plaident en apparence pour un statu quo monétaire, voire un resserrement. L’équation forte croissance plus inflation faible n’appelle pas en principe une baisse des taux.

Mais les économistes avaient mis en garde avant même la publication de ces chiffres sur leur caractère trompeur: l’économie américaine a donné de sérieux signes d’essoufflement depuis quelques semaines, et la fin de l’année pourrait réserver de mauvaises surprises, ce qui pourrait convaincre la Fed à abaisser le niveau du “Fed funds”.

Il y a cependant une donnée nouvelle dans ce rapport, avec la robustesse inattendue de la croissance, et le fait que les difficultés de l’immobilier n’ont pas contaminé le reste de l’économie. Cela pourrait faire douter les marchés, qui tablaient jusqu’à présent sur une baisse d’un quart de point du taux directeur.

L’euro a légèrement baissé après la publication du rapport, ne cotant plus que 1,4434 dollar.

La Fed rendra sa décision à 18H15 GMT sur le niveau de son taux directeur, fixé à 4,75% depuis septembre.

 31/10/2007 13:10:27 – © 2007 AFP