[31/10/2007 10:18:58] DUBAI (AFP) Le gouvernement des Emirats arabes unis a renoncé à expulser quelque 4.000 ouvriers asiatiques ayant participé à une grève qui avait donné lieu à des actes de vandalisme samedi à Dubaï et se contentera de traduire en justice les auteurs de violences. “La police garantit le retour à leur travail des ouvriers qui ont participé à la grève sans être impliqués dans des actes d’agression, après leur engagement à ne plus agir de cette manière pour défendre leurs revendications”, a déclaré le chef de la police de Dubaï, le général Dhahi Khalfane, cité par le quotidien Emarat Al-Youm. En revanche, a-t-il ajouté, “les ouvriers qui ne veulent pas reprendre le travail seront expulsés, car la demande à l’origine de leur grève est contraire à la loi”. Les grévistes réclamaient en particulier des augmentations de salaires, jugées illégales car non prévues dans leurs contrats de travail. Le permis de séjour aux Emirats d’un étranger expire automatiquement à la fin de son contrat de travail. Samedi, plus de 4.000 ouvriers du bâtiment avaient bloqué la principale artère menant à la zone franche de Jebel Ali (sud-ouest de Dubaï) avant de jeter des pierres contre des voitures, dont 18 au moins avaient été sérieusement endommagées. Les forces anti-émeutes étaient intervenues avec des canons à eau pour disperser les manifestants, qui s’en étaient aussi pris à des voitures des forces de l’ordre. Environ 700.000 ouvriers étrangers, selon les estimations, travaillent aux Emirats arabes unis dans le bâtiment, la plupart étant originaires d’Asie du sud, principalement d’Inde, du Pakistan et du Bangladesh. De nombreux participants à la grève de samedi étaient apparemment indiens. Dans des propos publiés par Emarat Al-Youm, le sous-secrétaire d’Etat au Travail, Houmaïd ben Dimas, avait annoncé mardi la décision d’expulser “les 4.000 travailleurs qui se sont mis en grève et ont commis des actes de vandalisme”. “Les organismes compétents ont été contactés pour appliquer les mesures nécessaires”, avait-il ajouté, sans préciser quand débuteraient les expulsions. Le ton était au contraire à l’apaisement mercredi. “Des centaines d’ouvriers (grévistes) sont revenus sur leur lieu de travail (mardi) et les autres vont les rejoindre” mercredi, a ainsi affirmé M. Ben Dimas au quotidien Al-Ittihad, organe officiel de l’émirat d’Abou Dhabi. “Le ministère du Travail a proposé aux ouvriers de choisir entre le respect de leur contrat de travail, y compris les clauses sur les salaires, et la reprise du travail, ou bien la poursuite de la grève et, dans ce cas, l’abrogation de leur contrat”, a-t-il ajouté. Les grévistes qui ont repris le travail “se sont engagés par écrit à respecter leur contrat de travail et le salaire convenu”, a-t-il précisé. Malgré des appels répétés, l’AFP n’a pas pu obtenir de la police ou du ministère du Travail une confirmation officielle des propos du général Khalfane et de M. Ben Dimas. Le chef de la police de Dubaï a déclaré à Emarat Al-Youm que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les auteurs des troubles. “Les ouvriers qui ont endommagé des biens publics seront déférés devant la justice”, a-t-il déclaré, sans en préciser le nombre. “Nous recensons ceux qui sont impliqués dans la destruction de voitures et l’agression de personnes” et ils “comparaîtront devant des tribunaux émiratis” pour répondre de leurs actes, a-t-il expliqué à un autre quotidien local, Al-Khaleej. De tels mouvements sociaux sont rares aux Emirats, où, comme dans les autres monarchies pétrolières du Golfe, le droit de grève et de manifester sont interdits. L’ambassadeur d’Inde aux Emirats, Talmiz Ahmed, a déclaré au quotidien Gulf News que l’affaire avait été “résolue à l’amiable” et que seuls ceux reconnus coupables d’avoir détruit des biens seraient poursuivis en justice. |
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