France : moral des ménages en léger recul en octobre

 
 
CPS.HMW53.311007141223.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Un supermarché avant la rentrée le 31 août 2007 à Rots (Photo : Mychele Daniau)

[31/10/2007 13:14:17] PARIS (AFP) Après avoir fortement chuté cet été, le moral des ménages a encore fléchi en octobre, une tendance que les économistes attribuent à une perte de confiance des Français dans la politique économique du gouvernement et notamment au faible impact du “paquet fiscal”.

L’indicateur mesurant le moral des ménages s’établit à -22, contre -21 en septembre, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué l’Insee mercredi.

Parmi les soldes d’opinion qui mesurent la différence entre les pourcentages de réponses positives et négatives, seul celui concernant les perspectives d’évolution du niveau de vie en France a légèrement progressé en octobre (-24 contre -26 en septembre), selon l’Insee.

“Presque tous les sous-indices de l’enquête d’octobre enregistrent une baisse ou confirment la dégringolade du mois précédent”, confirme Marc Touati du cabinet ACDEFI. Il souligne qu’il s’agit là “de la quatrième plus forte chute de moral enregistrée en si peu de temps après celles de la fin 1995, de l’année 2001 et de la fin 2002-début 2003”.

Ces trois périodes ont été respectivement marquées par les grèves, les attentats du 11 septembre et “la quasi-récession de 2002-2003”, souligne l’économiste.

Le solde concernant l’évolution passée du niveau de vie en France s’est dégradé en octobre (-53 contre -50 en septembre). Les ménages ont été un peu plus pessimistes que le mois précédent sur leur situation financière personnelle future et leur opinion sur l’évolution passée de leur situation financière s’est également détériorée.

Les ménages ont par ailleurs été de nouveau moins nombreux à juger opportun de faire des achats importants et leur opinion concernant l’évolution du chômage est restée stable, souligne l’Insee.

“Ce n’est pas une bonne nouvelle”, estime Alexander Law du cabinet Xerfi qui rappelle que ces dernières années, la consommation des ménages a été “le moteur” de la croissance française.

“Tout converge vers une baisse de régime des dépenses en fin d’année 2007 et début 2008”, ajoute-t-il prévoyant, après un bon troisième trimestre, un ralentissement de la croissance.

Une analyse partagée par Mathieu Kaiser (BNP Paribas) pour qui la contribution de la consommation à la croissance “devrait être moins forte à partir du 4e trimestre.

De même, pour Nicolas Bouzou (Artérès) “la consommation des ménages n’est pas à l’abri d’un coup de mou au quatrième trimestre”.

“Si tel était le cas, la croissance du PIB sur l’ensemble de l’exercice 2007 n’excéderait pas 1,7%”, prévoit-il.

“Dans un contexte de ralentissement généralisé et de hausse continue des prix du pétrole et de l’alimentation, les effets du paquet fiscal sur les dépenses des ménages devraient être, de fait, assez limités”, considère Mathieu Kaiser.

“Une fois passé l’effet d’annonce, les divers cadeaux fiscaux n’ont modifié en rien la perception qu’ont les Français de la situation économique actuelle et future”, estime pour sa part Alexander Law (Xerfi).

“L’effet Sarkozy du printemps dernier paraît vraiment très loin”, résume Marc Touati.

 31/10/2007 13:14:17 – © 2007 AFP