[31/10/2007 16:26:42] TOKYO (AFP) La Banque du Japon (BoJ) a fortement abaissé mercredi sa prévision de croissance économique pour 2007-2008, un durcissement draconien des normes de prévention des séismes depuis cet été ayant fait dégringoler l’investissement immobilier à des niveaux historiquement bas. Au cours de l’année budgétaire 2007-2008, qui s’étend du 1er avril au 31 mars, le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale n’augmentera que de 1,8%, au lieu des 2,1% initialement prévus, a averti la BoJ dans son diagnostic semestriel sur l’activité et les prix. La banque centrale a en revanche maintenu inchangée à +2,1% sa prévision de croissance économique pour 2008-2009, estimant que l’imbroglio actuel au sujet des normes parasismiques finira par s’arranger. “Le taux de croissance sera un peu moindre lors de l’année budgétaire 2007-2008, et un peu supérieur lors de l’année budgétaire 2008-2009 en raison des oscillations de l’investissement immobilier”, a estimé la BoJ. Depuis le 20 juin, il est nécessaire, pour obtenir un permis de construire au Japon, de soumettre les plans à un organisme de régulation homologué par les autorités. Auparavant, un simple examen par un cabinet d’audit privé suffisait. Ce durcissement a été décidé à la suite d’un retentissant scandale. Un architecte renommé a été condamné à cinq ans de prison ferme fin 2006 pour avoir construit une centaine d’immeubles d’habitation et d’hôtels équipés de dispositifs parasismiques insuffisants, afin de réduire les coûts. Des milliers de Japonais ont été obligés de quitter à la hâte leurs logements, qui menaçaient de s’effondrer à la moindre secousse d’intensité moyenne, comme il s’en produit régulièrement dans l’archipel. L’opinion publique a été choquée et le gouvernement a renforcé les contrôles. Mais “en raison du changement de procédure, des retards dans la délivrance de permis de construire et dans les mises en chantier sont devenus évidents”, a souligné la BoJ. Selon les médias, il faut actuellement plus de deux mois pour démarrer un chantier, contre seulement trois semaines avant la réforme. Conséquence logique, les mises en chantier de logements ont dégringolé de 37,1% sur un an entre juillet et septembre, soit le trimestre le plus mauvais depuis que les statistiques à ce sujet ont commencé à être calculées, en 1964. “Le processus d’approbation est devenu plus long, plus cher et plus compliqué depuis le 20 juin et c’est pourquoi le nombre de permis s’est effondré”, a expliqué Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities. Mais la situation “ne semble pas refléter un quelconque problème de fond concernant la demande de logements. L’activité devrait rapidement rebondir une fois que les blocages auront été résolus”, a-t-il jugé, en rappelant que le gouvernement envisage d’assouplir les règles dès la mi-novembre. Dans son rapport semestriel, la Banque du Japon a par ailleurs admis que le pays connaîtrait finalement une inflation zéro en 2007-2008, alors qu’elle s’attendait au départ à une hausse des prix à la consommation de 0,1%. “La féroce concurrence, due notamment à une déréglementation accrue, n’ont pas permis aux entreprises de répercuter auprès des consommateurs les hausses de leurs coûts liés aux matières premières”, a-t-elle relevé. Les prix ne cessent en effet de chuter au Japon dans le secteur des télécommunications mobiles, où la bataille entre opérateurs s’est intensifiée depuis octobre 2006, date depuis laquelle les abonnés ont le droit de passer à la concurrence tout en conservant leur numéro de téléphone initial. La concurrence fait également dégringoler les prix dans l’électronique. |
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