[31/10/2007 16:26:47] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) va sans doute baisser de nouveau son taux directeur mercredi, malgré la vigueur inattendue de l’économie qui a su résister à la crise immobilière au troisième trimestre. Le comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed termine mercredi une réunion de deux jours destinée à réexaminer le niveau de ses taux. Un communiqué est attendu vers 18H15 GMT. Depuis plusieurs jours, les marchés tiennent pour acquise l’idée d’une baisse d’un quart de point du principal taux, qui serait ramené à 4,50%. Et ces fortes attentes lient plus ou moins les mains de la Fed, qui risquerait de déstabiliser les marchés encore convalescents après la crise financière de l’été. Autre raison plaidant pour une baisse, la banque centrale prendrait ainsi des garanties contre tout risque de ralentissement excessif de l’économie, dans le sillage de la crise de l’immobilier qui pourrait avoir des conséquences désastreuses si elle contaminait les autres secteurs. Pour l’instant, ce scénario-catastrophe ne s’est pas produit. L’économie a même fait preuve d’une robustesse inattendue au troisième trimestre, comme en témoigne le rapport sur la croissance publié mercredi. La croissance américaine a réussi à accélérer légèrement au troisième trimestre, se hissant à 3,9% (en rythme annuel) après 3,8% au deuxième, ce qui est le rythme le plus vigoureux depuis le premier trimestre 2006. C’est aussi une surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 3,1% seulement du Produit intérieur brut (PIB). “On ne pouvait rêver d’un meilleur rapport”, résume l’économiste indépendant Joel Naroff.
La performance inattendue du troisième trimestre s’explique par une bonne santé généralisée, à l’exception du secteur immobilier qui a amputé de plus d’un point la croissance, en affichant sa plus mauvaise performance en deux ans. Mais ailleurs, l’économie a été vigoureuse: les dépenses de consommation ont rebondi après leur passage à vide du printemps (+3%), tandis que la balance commerciale continuait de doper la croissance à l’heure du dollar faible. Les entreprises ont fortement investi, et les dépenses publiques ont continué de progresser. Du côté de l’inflation, les nouvelles sont également encourageantes: l’indice mesurant les prix lié au PIB a augmenté de 0,8% seulement, là où les analystes prévoyaient +2%. Ces chiffres plaident en apparence pour un statu quo monétaire, voire un resserrement. L’équation forte croissance plus inflation faible n’appelle pas en principe une baisse des taux. Mais il s’agit d’informations datées, et “la performance du PIB ne suffira pas à faire changer d’avis la Fed sur les taux”, assure Stephen Gallagher de la Société Générale à New York. Tout au plus, ces chiffres pourraient-ils ôter toute vélléité de baisse d’un demi-point, comme le spéculaient une minorité des analystes à rebours du consensus (un quart de point seulement). Pour l’avenir, la santé de l’économie devrait aussi inciter la banque centrale à considérer d’un oeil plus critique l’idée d’abaisser encore le loyer de l’argent. “Les prévisions des marchés sur les futures baisses des taux semblent exagérées compte-tenu des derniers chiffres du PIB”, assure M. Gallagher. Vu le dynamisme de l’économie acquis aux deuxième et troisième trimestres, la croissance devrait s’établir autour de 2% en fin d’année, ou un peu en dessous compte-tenu de la flambée des prix de l’énergie et des incendies en Californie notamment. “Il n’y absolument rien de désastreux dans ces prévisions”, souligne M. Gallagher. |
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