[31/10/2007 20:19:26] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine ( Fed ) a baissé mercredi d’un quart de point à 4,50% son principal taux directeur, soulignant les risques de ralentissement économique face a l’intensification de la crise immobilière, mais s’inquiétant aussi des risques d’inflation. C’est une décision conforme aux attentes des marchés, qui avaient intégré l’idée d’un petit abaissement du loyer de l’argent depuis plusieurs jours. La banque centrale avait déjà réduit d’un demi-point ce taux lors de sa précédente réunion, le 18 septembre. “La croissance économique a été solide au troisième trimestre, et les tensions sur les marchés financiers se sont quelques peu réduites”, a noté la Fed dans son communiqué. La banque centrale prenait ainsi note de la croissance remarquablement forte révélée mercredi matin (+3,9% au troisième trimestre après +3,8% au deuxième). Cependant “le rythme de la croissance va sans doute ralentir à court terme, reflétant en partie l’intensification de la correction de l’immobilier résidentiel”, a-t-elle ajouté. Pour l’instant, ce scénario-catastrophe ne s’est pas produit. L’immobilier a bien pu amputer de plus d’un point la croissance au troisième trimestre, les dégâts n’ont pas encore contaminé le reste de l’économie. Les dépenses de consommation ont rebondi, la balance commerciale a dopé la croissance à l’heure du dollar faible, tandis que les entreprises continuaient d’investir — autant de signes d’une économie gardant des forces en réserve. La banque centrale n’a pas clairement dit si elle en avait fini avec les baisses de taux, mais entre les lignes on peut lire ses réticences à aller plus loin. “La décision d’aujourd’hui, combinée à celle prise en septembre, devrait aider à empêcher certaines conséquences négatives pour l’ensemble de l’économie” liées aux perturbations sur les marchés financiers, et “favoriser une croissance modérée sur la durée”, a-t-elle affirmé.
De plus, la Fed a réintroduit un jugement sur le rapport des forces pesant sur l’économie, affirmant que “les risques d’une hausse de l’inflation équilibrent dans l’ensemble les risques d’une baisse de la croissance”. La Fed n’aura peut-être d’autre choix que de continuer à baisser le loyer de l’argent, si les nouvelles économiques sont mauvaises d’ici sa prochaine réunion, le 11 décembre. Mais pour le moment, la banque centrale a intensifié ses mises en garde sur l’inflation, qu’elle avait un peu mises en sourdine lors de ses précédentes réunions. “Des risques inflationnistes demeurent” du fait de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières qui accentuent les tensions sur les prix, a noté la banque centrale. Et cela pourrait bien remettre en cause la “légère amélioration” enregistrée depuis le début de l’année. Comme pour faire écho à ces inquiétudes, le pétrole a battu un nouveau record juste après la fin de la réunion de la Fed, le baril se hissant à 90,94 dollars à Londres. Une hausse de l’inflation rendrait périlleuse toute baisse des taux trop ample. L’un des gouverneurs du comité de politique monétaire (FOMC), Thomas Hoenig –connu pour être l’un des plus vigilants sur l’inflation– a d’ailleurs voté contre la baisse des taux, disant qu’il aurait préféré le statu-quo. Avec cette décision, le “Fed funds” est revenu à son niveau de janvier 2006, et il converge lentement vers le principal taux de la Banque centrale européenne (BCE) qui est pour l’instant fixé à 4%. Dans la foulée, la banque centrale a réduit son taux d’escompte d’un quart de point à 5%. |
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