[31/10/2007 22:47:26] NEW YORK, 31 oct 2007 (AFP) Le prix du pétrole a plus que repris le terrain perdu la veille mercredi, dépassant pour la première fois les seuils de 95 dollars à New York et 91 dollars à Londres, affolé à l’annonce d’une forte chute des stocks de brut aux Etats-Unis. Le “light sweet crude” pour livraison en décembre a pris à New York 4,15 dollars, pour terminer la séance à 94,53 dollars, un nouveau record de clôture. Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a clôturé en hausse de 3,19 dollars à 90,63 dollars. Lors des échanges électroniques, qui ont suivi la séance, les cours ont poursuivi leur envolée et franchi de nouveaux caps symboliques. A New York, le prix du pétrole a dépassé 95 dollars, montant jusqu’à 95,80 dollars, et à Londres, il est allé pour la première fois au-delà de 91 dollars, volant jusqu’à 91,18 dollars. Le marché, très sage dans la matinée (le baril était descendu à 88,92 dollars à New York et 86,13 dollars à Londres) s’est brusquement échauffé vers 14H30 GMT, quelques instants après l’annonce d’une forte baisse des réserves de brut aux Etats-Unis. Selon le département américain de l’Energie, les réserves de brut ont diminué de 3,9 millions de barils à 312,7 millions de barils, lors de la semaine achevée le 26 octobre. La nouvelle a pris au dépourvu le marché, car les analystes s’attendaient au contraire à une progression de 400.000 barils. En revanche, les réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage), cruciales avant l’hiver, ont progressé de 800.000 barils. De même les réserves d’essence sont ressorties en hausse de 1,3 million de barils. “La baisse bien plus importante que prévu des réserves de brut a propulsé le pétrole à de nouveaux records”, a expliqué Bart Melek, analyste de BMO Capital Markets. “Il continue d’y avoir une crainte qu’il n’y ait pas assez de pétrole en réserve” pour l’hiver, a-t-il poursuivi. Le marché du pétrole a également reçu une stimulation supplémentaire avec le nouvel abaissement par la Réserve fédérale américaine (Fed) de son principal taux directeur, à 4,50%, ce qui a de nouveau pesé sur le dollar descendu pour la première fois en dessous de 1,45 dollar pour un euro. Le pétrole étant libellé en dollars, il devient meilleur marché quand le billet vert s’affaiblit pour les investisseurs hors zone dollar. La montée des tensions politiques au Moyen-Orient reste également un important facteur de soutien des prix. Le marché craint les conséquences d’une possible intervention militaire de la Turquie contre les rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK) réfugiés en Irak, de l’autre côté de la frontière. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé mardi la détermination de son pays à sévir contre le PKK en Irak tout en voulant faire marcher la diplomatie, indiquant attacher une grande importance à sa rencontre avec le président américain George W. Bush à la Maison Blanche, prévue le 5 novembre. Les investisseurs suivent également d’un oeil inquiet les développements du dossier nucléaire iranien, après les nouvelles sanctions infligées au régime islamique par l’administration Bush jeudi dernier. Enfin, au Nigeria, premier producteur de brut africain, les violences semblent s’enchaîner à un rythme plus soutenu depuis deux semaines. Un officier de la marine nigériane a été tué et quatre marins blessés lors d’une attaque nocturne contre un navire protégeant une installation offshore du groupe Shell dans le sud du pays. Autre facteur agitant le marché, la tempête tropicale Noël, qui a fait plus d’une cinquantaine de morts dans les Caraïbes, se dirige vers l’ouest, selon le Centre national des ouragans américain (NHC), ce qui pourrait menacer les nombreuses infrastructures pétrolières du Golfe du Mexique. |
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