[31/10/2007 22:44:16] NEW YORK (AFP) La décision de la Réserve fédérale (Fed) d’abaisser une nouvelle fois son principal taux d’intérêt a donné un nouveau coup de fouet à l’euro, qui a dépassé pour la première fois le seuil de 1,45 dollar. Vers 22H00 GMT (23HOO à Paris), l’euro s’échangeait 1,4480 dollar, contre 1,4439 mardi vers 22H00 GMT. Peu après la décision de la banque centrale américaine, la spirale haussière de la monnaie unique européenne, qui dure maintenant depuis plusieurs semaines, a connu un nouveau coup d’accélérateur et l’euro est monté jusqu’à 1,4504 dollar, un record absolu. Alors qu’elle avait déjà baissé son principal taux d’intérêt directeur d’un demi-point en septembre, la Fed a décidé de le descendre encore d’un quart de point à 4,50%, soulignant les risques de ralentissement de l’économie face à l’intensification de la crise immobilière. De cette manière, “elle a donné aux marchés financiers exactement ce qu’ils voulaient et rien de plus”, a souligné Kathy Lien, analyste de DailyFX.com. En effet, une telle décision avait été largement anticipée, mais “le sentiment baissier est tel que les investisseurs continuent de vendre du dollar”, a souligné Rafael Martorell, analyste de BNP Paribas.
Pour le dollar, un assouplissement monétaire s’avère de toute façon négatif car cela érode le rendement des capitaux libellés dans cette monnaie, et donc l’incitation à investir aux Etats-Unis. Elle diminue en conséquence la demande pour le billet vert. Ce mouvement est d’autant plus fort qu’en Europe, la position de la banque centrale n’est pas la même que celle de son homologue. Début octobre, le taux directeur européen a été maintenu à 4% et par conséquent le différentiel entre les taux des deux côtés de l’Atlantique fond au détriment du dollar. Dans le communiqué publié à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire, la Fed a noté que “la croissance économique a été solide au troisième trimestre” et que “les tensions sur les marchés financiers se sont quelque peu réduites”. Cependant “le rythme de la croissance va sans doute ralentir à court terme, reflétant en partie l’intensification de la correction de l’immobilier résidentiel”, a-t-elle ajouté, soulignant aussi que “des risques inflationnistes demeurent”. La banque centrale n’a pas clairement dit si elle en avait fini avec les baisses de taux mais entre les lignes on peut lire ses réticences à aller plus loin, ce qui devrait plutôt freiner la chute du dollar. Mais “même l’idée d’une pause en décembre ne soutient pas le dollar, car la plupart pense que la Fed recommencera à baisser ses taux au premier trimestre 2008”, a souligné David Gilmore, analyste de Foreign Exchange Analytics. “Le marché n’y croit pas et pense que la situation de l’économie est pire que ce que reconnaît la Fed”, a-t-il ajouté. La faiblesse du billet vert s’étend aussi face à d’autres devises que la monnaie unique européenne. Ainsi le dollar canadien a atteint la parité avec le dollar américain en septembre et est monté à plus de 1,06 USD, des sommets depuis près de 130 ans. Rien ne semble pour l’instant en mesure de freiner la descente de la devise américaine. “Dans les trois à six prochains mois, nous nous attendons à ce que l’euro monte au-dessus de 1,50 dollar”, pronostique Kathy Lien. |
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