Lors de la rencontre de Hammamet les 8 et 9 février 2007 –ayant rassemblé
quelque 200 banquiers et autres responsables de la monétique dans les pays
du Maghreb- portant sur le développement de la carte maghrébine, le
président de l’Union des banques maghrébines d’alors, M. Bachir Ahmed
al-Bassir, avait souligné : «Une carte bancaire maghrébine, pourquoi pas ?».
C’est d’autant plus possible que, techniquement et technologiquement, les
spécialistes sont d’accord pour dire que le projet est faisable ; pour ce
faire, il suffit d’améliorer la qualité et la capacité des bandes passantes
de l’Internet. Alors pourquoi pas le faire, et vite ?
Il faut dire que les cinq pays du Maghreb, à savoir la Tunisie, le Maroc,
l’Algérie, la Libye et la Mauritanie, ont mis en place des organismes
nationaux chargés de la monétique. Ceci est de nature, a priori, à permettre
un développement et une croissance du nombre de cartes bancaires dans le
paysage bancaire et financier de ces pays. Car, aujourd’hui, on ne compte
que 5 millions de cartes bancaires détenues dans les 5 pays qui composent
l’espace maghrébin pour une population totale de 85 millions d’habitants ;
…c’est très peu.
L’objectif des banquiers maghrébins, à l’horizon 2010, est d’atteindre 10
millions de cartes, soit en moyenne une carte pour 8 habitants; un projet
soutenu et appuyé par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Taoufik Baccar, qui, à l’instar de ses homologues dans les autres pays,
pourrait voir, dans cette perspective, l’intégration ‘’totale’’ du Maghreb.
En tout cas, comme dit le proverbe, ‘vouloir, c’est (souvent) pouvoir, et
ce même si la coordination et les législations des changes entre les Banques
centrales des différents pays du Maghreb sont loin d’être harmonisées.
On n’est pas encore là, mais la volonté existe, car les participants à la
rencontre de Hammamet avaient souligné la nécessité de créer une structure de
coordination entre les sociétés monétiques au sein de l’UMA, dans l’objectif
d’échanger les expertises et les informations entre les pays maghrébins, de
développer les systèmes monétiques dans chaque pays et de promouvoir le
partenariat entre les pays de la région, en préalable à l’adoption des
cartes maghrébines.
Toujours lors de cette rencontre, les banquiers maghrébins ont mis en
exergue le fait que la carte bancaire est un moyen de paiement moderne et
sécurisé et un mécanisme permettant d’élargir et de diffuser les services
bancaires, c’est pourquoi ont-ils appelé à dynamiser le commerce
électronique à travers le développement du paiement électronique. Pour ce
faire, les participants avaient recommandé de confier la responsabilité de
traiter avec les commerçants aux sociétés monétiques nationales, de manière
à permettre aux banques de concentrer leurs efforts sur la diffusion de la
carte bancaire…
|