[01/11/2007 10:17:21] PARIS (AFP)
Six syndicats de la SNCF ont décidé mercredi, après le coup de semonce du 18 octobre, de lancer une nouvelle grève, reconductible cette fois, dès le 13 novembre au soir contre la réforme des régimes de retraite spéciaux, deux fédérations de l’énergie appelant à la grève le 14. La CFDT n’exclut pas d’appeler elle aussi à la grève à la SNCF si elle n’obtient pas de réponse du gouvernement à ses demandes sur les régimes spéciaux de retraite, mais elle ne s’associera pas “à un mot d’ordre de grève reconductible et illimité”, selon un de ses dirigeants. Le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly a regretté jeudi sur RTL que le gouvernement “ne bouge pas” sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, jugeant la méthode “pas très sérieuse” et demandant “le retrait des préalables pour qu’on puisse discuter”. “Ca ne bouge pas, ça traîne maintenant depuis l’annonce” de la réforme, “ce qu’on dit depuis le début, c’est retirer les préalables pour qu’on puisse discuter (…) et la situation n’a pas évolué”, a déclaré Jean-Caude Mailly, au lendemain d’un nouveau préavis de grève, cette fois reconductible, de six des huit fédérations syndicales de la SNCF à partir du mardi 13 novembre à 20H00. “Je comprends les usagers, mais les méthodes du gouvernement qui dit +ça c’est pas discutable, ça c’est pas discutable+, cela ne fait pas très sérieux”, a-t-il ajouté. M. Mailly a comparé le gouvernement et le président de la République à un joueur de flipper qui multiplierait les annonces comme on lance une boule… “sauf que de temps en temps, ça fait tilt”, a-t-il dit. Quant à la CFDT, dans une interview publiée jeudi dans Le Parisien/Aujourd’hui en France, Jean-Louis Malys, son secrétaire national chargé du dossier retraites, rappelle que “le ministre Xavier Bertrand a promis de nous répondre sur les propositions que nous avons faites pour améliorer la réforme des régimes spéciaux”. “Si nous n’obtenons pas de réponse là-dessus, un appel à la grève n’est pas exclu. Mais nous ne nous associerons pas à un mot d’ordre de grève reconductible et illimité dont les premières victimes seront les usagers les plus modestes”, déclare M. Malys. Sur le fond, “que certains restent à 37 ans 1/2 (de cotisations) est incompréhensible pour beaucoup de salariés. C’est ce que demandent la plupart des autres fédérations. Or nous pensons à la CFDT qu’on ne peut pas maintenir de telles différences”, indique le responsable syndical. “En revanche, dans le privé comme dans les autres régimes, il faut tenir compte de la pénibilité et de l’espérance de vie. C’est l’une des conditions que nous posons”, ajoute-t-il. La CFDT veut aussi négocier sur “les niveaux de retraite, l’intégration des primes, les polypensionnés, l’assouplissement de calendrier de mise en place des décotes”, et sur le système des bonifications pour les nouveaux embauchés.
Six des huit fédérations de cheminots (CGT, Sud Rail, Unsa, FO, CFTC, CFE-CGC) ont appelé à “une grève nationale illimitée, reconductible par durée de 24 heures” à partir du mardi 13 novembre à 20H00. La Fgaac, qui représente un conducteur de train sur trois et a entamé des négociations avec la SNCF, ne se joindra pas au mouvement. La CFDT décidera de sa participation le 6 novembre. Dans l’énergie, FO et la CGT, majoritaires, ont aussi appelé à la grève le 14 novembre, alors que la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC décideront mardi de leur participation. A la RATP, sept syndicats (CGT, Unsa, CFDT, FO, Indépendants, Sud, CFTC), voulant “conserver l’unité”, ont préféré attendre des “réponses précises” du gouvernement, peut-être en début de semaine prochaine, avant d’appeler à une grève dans le cas où il ne “ne reverrait pas sa copie” sur la réforme. Les six fédérations de cheminots appelant à la grève “considèrent que le gouvernement n’a pas tiré les véritables enseignements du conflit social du 18 octobre, ni apporté les réponses qu’attendent les salariés” concernés, a déclaré Didier Le Reste (CGT-cheminots). La direction de la SNCF, qui a promis pour les prochains jours des propositions “concrètes”, ainsi que le gouvernement, “portent l’entière responsabilité” du conflit, aux yeux des fédérations syndicales. M. Le Reste a évoqué “des convergences” avec les mobilisations des secteurs concernés par les régimes spéciaux, voire avec les fonctionnaires, qui appellent à la grève le 20 novembre pour les salaires et l’emploi. L’action des cheminots “s’inscrit aussi dans la défense du régime de retraite par répartition de tous pour lequel le gouvernement annonce déjà l’allongement à 41 ans de la durée de cotisation”. |
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