Le 6 juin dernier, l’Union des banques maghrébines (UBM) a tenu à
Nouakchott son assemblée générale, en présence des représentants d’une
soixantaine de banques et de structures financières des cinq pays du Maghreb
(Mauritanie, Tunisie, Algérie, Maroc, Libye).
Cette rencontre au sommet a vu l’élection du Marocain Othman Benjelloun,
président du GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) et
président de la BMCE Bank, au poste de président de cette instance.
Ce dernier n’avait pas manqué de souligner que ‘’le secteur bancaire est le seul
à même de représenter le fer de lance de l’intégration maghrébine’’, un vœu
maintes fois manifesté par la communauté des affaires, afin qu’un destin
‘’commun puisse être choisi et non pas subi’’.
Par ailleurs et dans le même contexte, le président du GPBM estimait que
‘’l’expérience éprouvée de financiers, d’entrepreneurs, d’industriels, vécue
par certains d’entre nous, nous conforte dans l’idée que sceller des
intérêts communs, multiplier les échanges humains, favoriser les
implantations réciproques, offrir des services transfrontaliers, mutualiser
les infrastructures techniques comme celles de négociation ou de
compensation, collaborer entre opérateurs et institutions de marchés tels
que les dépositaires, les Bourses de valeurs ou les associations
professionnelles, représente les premiers jalons de l’infrastructure
financière commune au Maghreb, pouvant aboutir, à plus ou moins long terme,
sur une union monétaire et une monnaie unique» entre les pays de l’Union du
Maghreb arabe.
M. Othman Benjelloun croit comme fer ‘’ces mises en commun d’intelligences,
de moyens humains et matériels de la part des banques dont la gouvernance
est de type privé, quelle que soit la nature publique ou privée de leur
actionnaire, pourront avoir raison des entraves “non économiques” sur
lesquelles les banquiers et les financiers n’ont pas vraiment prise’’.
Il expliquait en substance, également, que les systèmes bancaires et
financiers maghrébins se trouvent à des degrés de développement, certes,
inégaux ou différenciés, mais ils peuvent, sur un horizon déterminé,
converger : ‘’Notre commune volonté, au sein de l’UBM, pourrait être plus
forte pour nous affranchir de nos réserves, de nos attitudes de prudence,
compte tenu des exigences d’un contexte régional qui fait subir, à nos
économies, des coûts : le coût du non Maghreb économique, le coût de la
désunion économique et monétaire’’. Et de poursuivre : ‘’… On devrait se
sentir partout chez soi, qu’on se trouve à Tripoli ou à Tunis, à Rabat,
Alger ou à Nouakchott…’’.
—————— A propos de l’UBM
L’Union des banques maghrébines ‘’UBM’’ a été créée en décembre 1990 à
l’initiative des présidents des banques des cinq pays du Maghreb. Organisme
régional, l’UBM compte actuellement soixante membres statutaires et prévoit
d’élargir l’adhésion aux établissements financiers résidant dans les pays du
Maghreb (fonds et sociétés d’investissement, sociétés de leasing, de
factoring, de monétique…).
Sa mission principale, au niveau maghrébin, consiste en le renforcement de
la coopération et l’intégration bancaire et financière : étude de toutes les
questions relatives aux activités bancaires et financières et formulation
des recommandations aux autorités de régulation.
L’UBM se donne également pour mission de promouvoir et consolider les
relations professionnelles avec les institutions bancaires et financières
régionales et internationales.
On peut rappeler enfin que, sur les 50 premières banques en Afrique, 18
banques maghrébines totalisent, en termes de bilan, 121,5 milliards de
dollars, soit 21% du total (le Maroc est en tête au Maghreb avec 9 banques
qui totalisent 70 milliards de dollars, suivi de l’Algérie avec 5 banques et
40 milliards de dollars, vient ensuite en 3ème position la Tunisie avec 4
banques totalisant 11, 5 milliards de dollars).
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