USA : la vigueur inattendue de l’emploi apaise les craintes de récession

 
 
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Chantier à Centreville (Photo : Paul Richards)

[02/11/2007 15:38:06] WASHINGTON (AFP) La vigueur inattendue du marché du travail, qui a créé deux fois plus d’emplois que prévu en octobre aux Etats-Unis, met en sourdine les craintes d’une récession imminente –même si la crise immobilière reste une inconnue pour l’avenir de la première économie mondiale.

L’économie américaine a créé 166.000 emplois en octobre, contre 96.000 en septembre. C’est le niveau le plus élevé depuis mai, et une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur 80.000 embauches nettes seulement.

Le taux de chômage est pour sa part resté inchangé à 4,7%, comme prévu par les marchés.

Ces chiffres ont mis du baume au coeur des économistes qui s’interrogent sur la résistance de l’économie face aux déboires de l’immobilier et aux répercussions de la crise financière de l’été.

“Les créations d’emplois sont au plus haut en cinq mois. Cette semaine déjà, nous avions appris que la croissance était au plus haut depuis un an et demi”, souligne Stephen Gallagher de la Société Générale à New York.

“L’économie va peut-être ralentir au quatrième trimestre, mais sur quelles bases?” s’interroge l’économiste.

En octobre, le secteur le plus dynamique a été le tertiaire avec 190.000 créations d’emplois, dont 65.000 dans les services aux entreprises et 56.000 dans les loisirs. En revanche le commerce de détail a supprimé 22.000 postes et l’industrie 21.000.

La vigueur du marché de l’emploi est déterminante pour la consommation des ménages, qui est elle-même le principal moteur de la croissance aux Etats-Unis — surtout en période de fin d’année où les commerçants font l’essentiel de leur chiffre d’affaires.

“Ces chiffres soutiennent l’idée que l’économie résiste. Avec une croissance pareille, les consommateurs semblent partis sur une bonne lancée et leurs dépenses ne devraient pas dégringoler”, a estimé Charmaine Buskas de TD Financial Group.

Le rapport devrait aussi conforter la banque centrale dans ses réticences à continuer d’assouplir le loyer de l’argent, d’autant plus qu’octobre s’est soldé par une modération des salaires (+0,2% seulement sur un mois).

La Fed avait abaissé son principal taux d’un quart de point à 4,50% mercredi et, après le rapport sur l’emploi, les analystes écartent de plus en plus l’idée d’un nouvel assouplissement monétaire lors de sa prochaine réunion, le 11 décembre.

“Si la Bourse chute de 1.000 points d’ici là, la Fed devra baisser ses taux, mais si les choses se calment dans le secteur financier, il y a de fortes chances qu’elle préfère le statu-quo”, prévoit Ian Morris de HSBC.

Une partie des économistes souligne toutefois qu’il est trop tôt pour crier victoire.

“La crise du crédit fait toujours rage, et personne ne sait combien de temps durera le retournement de l’immobilier –ni dans quelle mesure la baisse des prix des logements et la hausse du prix de l’essence affecteront les dépenses des consommateurs”, note Nigel Gault de Global Insight.

La crise de l’immobilier n’en finit pas de faire des victimes aux Etats-Unis, notamment avec la vague d’ajustement des prêts à taux variables qui avaient été consentis depuis 2005 aux ménages les plus fragiles financièrement.

De plus, la faible progression des salaires, si elle est une bonne nouvelle pour l’infaltion, fait moins l’affaire des consommateurs à l’approche de Noël.

“Il est plus facile de trouver du travail, mais du fait de la faible hausse des salaires, les gens risquent de devoir freiner leur consommation et il faut s’attendre à un ralentissement à l’approche des fêtes”, note Drew Matus de Lehman Brothers.

 02/11/2007 15:38:06 – © 2007 AFP