[02/11/2007 17:44:29] CHEMNITZ (AFP) Un tribunal du travail allemand a levé vendredi les restrictions qui pesaient sur le droit de grève des conducteurs de trains, autorisant la grève dans le fret et sur le réseau grandes lignes ce qui pourrait paralyser le pays. Le syndicat des conducteurs de trains GDL a cependant fait savoir qu’il ne déclencherait pas de grève ce week-end. Le tribunal de travail de Chemnitz, dans le Land de Saxe (est), avait jugé en référé début octobre que les conducteurs de trains, dont le petit syndicat GDL défie la direction de l’opérateur de chemins de fer Deutsche Bahn depuis plusieurs mois, ne pouvaient faire grève que sur les lignes régionales et locales. Ce qui a été le cas à quatre reprises courant octobre. Le tribunal a pris vendredi sa décision sur le fond, levant les restrictions. Ce jugement permet à GDL de faire monter la pression sur la Deutsche Bahn (DB). Jusqu’à présent, les grèves étaient limitées au trafic régional et aux réseaux urbains rapides. La DB transporte quelque 10 millions de passagers par jour. “Il n’y aura pas de grève jusqu’à lundi”, mais “la Deutsche Bahn doit bouger la semaine prochaine”, a affirmé le chef du syndicat des conducteurs, Manfred Schell, à l’annonce du jugement. “Nous pouvons désormais faire la grève à trois niveaux: les trains régionaux, le réseau grandes lignes et le fret”, s’est-il félicité, ajoutant: “Nous le ferons si l’employeur ne tire pas les conséquences” du jugement. GDL exige une convention collective séparée pour les conducteurs de train et une augmentation de salaire de 30%. Le patron de la DB Hartmut Mehdorn a de son côté fait part de sa “déception”, estimant que les grèves allaient entraîner “d’importants dommages”, y compris pour les passagers. Dans un premier temps, le syndicat a indiqué vouloir s’en prendre au trafic de marchandises, où la DB transporte l’équivalent de 100.000 poids lourds par jour, pour un chiffre d’affaires quotidien de 12 à 16 millions d’euros. L’Allemagne est un axe majeur pour les lignes de fret européennes nord-sud et est-ouest. Si la Deutsche Bahn ne fait pas de nouvelle proposition, le trafic grandes lignes suivrait. Le ministre allemand des Transports Wolfgang Tiefensee a déclaré vendredi matin que la grève n’était “pas une bonne solution”. “Il faut se mettre à la table, il faut négocier”, a-t-il conseillé, prévenant qu’un grève dans le fret aurait “des conséquences graves pour l’économie”. L’Etat allemand est toujours actionnaire à 100% de la Deutsche Bahn mais jusqu’à maintenant le gouvernement s’est tenu à l’écart du conflit au nom de l’autonomie tarifaire. |
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