Quand le nouveau Bureau de la Chambre nationale des femmes chefs
d’entreprise (CNFCE) a rencontré, il y a quelques jours, la ministre chargée
du dossier de la femme, il a été tout de suite question de s’attarder sur la
situation dans les régions. Car nombreuses parmi elles mériteraient une
sorte de plan d’urgence pour leur donner du brio et soutenir l’élan des
créatrices de projets.
Si l’on s’en tient aux derniers chiffres de l’Institut national de la
statistique, on se rend compte que plus d’une dizaine de régions comptent
chacune moins de 100 femmes chefs d’entreprise. Il s’agit de Gabès (99),
Jendouba (96), Siliana (78), Médenine (56), Kasserine (56), Gafsa (51), Sidi
Bouzid (40), Zagouan (36), Tozeur (25), Kébili (22) et Tataouine (18). Ce n’est pas avec cela que l’on peut espérer faire des investissements des
femmes chefs d’entreprise l’un des moteurs du développement régional.
La Chambre et ses partenaires en sont apparemment conscients puisqu’ils
viennent d’annoncer leur volonté de travailler à renforcer l’encadrement des
promotrices de projets en milieu rural (en plus des promotrices tunisiennes
à l’étranger). Comment ? D’abord, être constamment à l’écoute de leurs
préoccupations, nous dit-on. Mais aussi, les accueillir, les encadrer, les
tenir informées et les orienter dans toutes leurs démarches, leurs projets
et leurs initiatives.
Et puis, Mme Faouzia Slama, la présidente de CNFCE, semble confiante : ‘’Les
Femmes chefs d’entreprise tunisiennes sont présentes sur tous les plans de
la scène économique, dans les services, l’industrie, le commerce, le
tourisme, et l’artisanat. Les TIC les attirent autant que les hommes. Elles
sont ouvertes aux relations d’échange et de partenariat. Elles sont
exportatrices et même implantées à l’étranger. Elles sont confiantes en
l’avenir de leurs affaires et en la croissance économique de leurs pays’’.
Oui, mais maintenant il faut aller voir, sur le terrain, dans les régions,
si tout cela est vrai !
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