La monétique, indicateur de développement

La monétique, indicateur de développement

Par Abou Sarra

La monétique, ensemble des dispositifs utilisant l’informatique et
l’électronique dans les transactions bancaires (cartes bancaires, terminaux
de points de vente…) a, désormais, son salon.

La première édition de ce salon s’est ouverte, jeudi 1er novembre 2007, à La
Charguia, à Tunis. Cette manifestation, qui illustre tout l’intérêt que les
pouvoirs publics accordent à la monétique, citée, de plus en plus, comme
indicateur de développement, a pour finalité majeure de contribuer à la
diffusion d’une culture de la monnaie électronique.

Ce salon tombe à point nommé pour sensibiliser usagers et prestataires à
l’intérêt qu’il y a à améliorer la qualité des services et à justifier, en
connaissance de cause, une carte bancaire.

Car, on l’oublie souvent, la monétique n’est pas un jeu de mode. C’est un
défi à relever pour moderniser les modes de paiement. Elle a pour avantage
de conférer aux transactions commerciales l’efficience requise à travers la
réduction des délais, la compression des coûts et la garantie de la sécurité
des transactions.

Est-il besoin de rappeler ici que le règlement d’une transaction commerciale
par le biais d’un chèque bancaire coûte à la communauté nationale entre
1,500 dinar et 2 dinars environ alors que le coût de la même opération par
le biais de cartes bancaires ne dépasse guère 0,500 dinar environ.

Autre avantage de la monétique : elle permet de réduire le nombre de chèques
sans provision. Conscients des bienfaits de la monétique, les autorités
monétaires ont mis au point, depuis 2001, une stratégie pour développer ce
mode de paiement en Tunisie, limiter au maximum la paperasse bancaire et
prévoir les risques liés à son usage. Cette stratégie a pour principal
objectif d’offrir aux opérateurs économiques l’opportunité de choisir entre
plusieurs modes de paiement et de retrait. Ultime but de cette stratégie :
atteindre l’objectif d’une carte pour un compte bancaire ou postal.

Les opérateurs économiques, particulièrement les commerçants, sont ciblés
par cette stratégie. Il a été décidé d’opter pour la gestion commune de
l’adhésion des commerçants au nouveau système. Globalement, il s’agit
d’éviter, à travers cette mesure, la multiplication des terminaux de
paiement électronique (TPE) pour un même commerçant, d’élaborer un contrat
unique commerçant et d’instaurer un taux plancher par type d’activités.

D’ailleurs, pour ancrer la monétique dans les traditions du Tunisien et pour
la rendre populaire, il a été convenu de percevoir de faibles commissions,
ce qui en réduit significativement le coût.

Au niveau des banques, la Société Monétique Tunisie (SMT) a été créée en
1989 dans le cadre de la stratégie globale de modernisation des moyens de
paiement. Cette structure a reçu pour mission d’être au service de l’interbancarité.

Trois objectifs lui sont assignés : la réalisation en commun des
investissements en monétique, la garantie de la sécurité des transactions,
leur suivi et contrôle et enfin la mise en commun des moyens nécessaires
pour le traitement des opérations monétiques : personnalisation des cartes,
centres d’appels pour les autorisations, centre de traitement des cartes
(compensation…), centre serveur d’autorisation (routage, opposition, gestion
des paiements et des retraits sur consultation de soldes, gestion des DAB)
gestion des TPE (diffusion, téléchargement, télécollecte…).

Cette société gagnerait, toutefois, à moraliser les banques qui
n’entretiennent pas leurs DABs ou font semblant d’ignorer les engagements pris
en la matière.